Un mois après les attentats, difficile d'évaluer précisément les conséquences économiques des attentats du 13 novembre. Pourtant les tendances qui se dégageant sont beaucoup plus alarmistes qu'après les attentats de janvier où Charlie Hebdo et l'Hyper Cacher avaient été pris pour cible notamment. En prenant pour cible le quotidien des Français, les jihadistes ont insufflé un climat de peur ayant des conséquences notables sur le mode de vie des Franciliens mais aussi des touristes français et étrangers.
Il faut dire que Paris et sa région, première destination touristique au monde, représentent 46 millions de visiteurs chaque année. Et si le tourisme n'est pas le seul secteur touché, le secteur de l'hôtellerie-restauration accuse les plus lourdes conséquences économiques.
En premier lieu ? Les vols internationaux toujours en forte baisse un mois après les terribles attaques terroristes qui ont causé la mort de 130 personnes et fait plus de 350 blessés. Selon la société ForwardKeys, qui a accès aux données informatiques des agences de voyages dans le monde entier, les nouvelles réservations de vols internationaux vers Paris ont continué d'accuser une baisse persistante de 28%. "Il n'y a pas d'amélioration nette dans les nouvelles réservations" de vols vers Paris, qui ont affiché une baisse de 29% la première semaine suivant les attentats, puis un recul de 26% la deuxième semaine, et ensuite à nouveau un repli de 29% la troisième semaine. Petit motif d'espoir cependant ? Le taux d'annulation des voyages. Si les cinq jours qui ont suivi les attentats ont vu des annulations en masse, le taux est "revenu dans des proportions similaires à avant le 13 novembre", précise ForwardKeys.
Une baisse des vols internationaux qui a une répercussion directe sur le tourisme. Selon une étude de la Chambre de Commerce et de l'Industrie de Paris, relayée par France Info, l'ensemble de l'hôtellerie enregistre une baisse de 50% du chiffre d'affaires dans toute l'Île-de-France fin novembre.
Autre secteur qui subit cette forte baisse touristique ? Le luxe. Le "made in France" de prestige, à l'approche des fêtes de Noël, fait aujourd'hui grise mine après les attaques terroristes. Les premiers chiffres dévoilés sont éloquents alors qu'une chute de la fréquentation des grands magasins de luxe de 30 à 50% est à noter. Les professionnels tableraient sur une chute du chiffre d'affaires de 15% un mois après les attentats. Une perte directement liée avec la baisse de la fréquentation touristique alors que Paris est la deuxième ville au monde après New York pour les dépenses de luxe.
Un constat encore bien pire dans les palaces. Certains spécialistes évoquaient un impact "cinq fois plus important que celui consécutif aux attentats contre Charlie Hebdo et l'Hyper Cacher". Cité par Le Monde, le PDG du Bristol et président de l'Union des métiers et des industries de l'hôtellerie, branche du syndicat hôtelier qui s'occupe des palaces, estime que "l'activité a plongé d'environ 50%" dans les 24 heures après les attentats.
Dans la vie de tous les jours, les enseignes alimentaires ont aussi vu leur fréquentation perturbée. La vigilance est de mise et ce climat, quelque peu anxiogène pèse sur la consommation des ménages. Les spécialistes révèlent dès lors que les Français se sont précipités vers les produits de première nécessité au lendemain des attentats avec une hausse des ventes du beurre, des œufs et du lait, mais aussi des pizzas fraîches et de la viande.
À l'inverse, les produits festifs comme l'alcool ou les gâteaux apéritifs ont connu une véritable chute. "Tout ce qui est alcool, champagne, on a vu une nette baisse dans les jours qui ont suivi les attentats, confirme-t-il, Même aujourd'hui, on ressent encore cet effet, on n'est pas encore entré dans le moment des produits festifs en alimentaire, comme le foie gras. Sur les produits de beauté, le maquillage, le textile, l'impact un peu plus fort qui s'est résorbé depuis en revanche", explique Stéphane Maquaire, président de Monoprix à RTL.
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