Comment préserver les divers hommages rendus aux victimes des attentats du 13 novembre à Paris ? À la demande des riverains, les services de la ville ont commencé à libérer l'espace sur les trottoirs autour du Bataclan et des différents lieux des attaques terroristes, qui ont fait 130 morts et plusieurs centaines de blessés. De simples lieux de passage devenus lieu de recueillement. Les objets en tout genre déposés sur place par des proches des victimes ou des anonymes ne vont pas disparaître. Tout sera récupéré et sera conservé par les Archives de la Ville de Paris.
Les dessins, messages, poèmes et photos détrempés par la pluie vont être séchés, restaurés et numérisés par les Archives de Paris en vue de la constitution d'un fonds documentaire sur le mouvement de solidarité engendré par les attentats. "Tout sera sans doute un jour exploité par des chercheurs d'abord, puis montré au public via des expositions ou des publications", souhaite Guillaume Nahon, directeur des Archives de Paris. Il explique que des reportages photographiques ont déjà été réalisés "dès la semaine qui a suivi les attentats". Ces images seront conservées "de façon pérennes et accessibles en ligne".
Avouant ne pas être préparé à cela, Guillaume Nahon affirme qu'il "a fallu inventer une méthode très rapidement". À titre plus personnel, il ne pensait pas être confronté à de telles archives. "C'est émotionnellement très fort, mais le côté professionnel l'emporte toujours dans ces cas-là", avoue-t-il.