Après le suicide d'un salarié, un rapport épingle la papeterie de la Banque de France

Suite au suicide d’un salarié de la papeterie de la Banque de France, un rapport indépendant a été commandé par le Comité social et économique (CSE). Remis en juillet, le document pointe un certain nombre de dysfonctionnements au sein de l’établissement situé à Vic-le-Comte, dans le Puy-de-Dôme, ainsi que les risques psychosociaux qu’ils ont entraînés.

Cela résulte notamment, selon le rapport, de l’existence, au sein de cette filiale nommée EuropaFi, de deux statuts de salariés : les agents historiques de la Banque de France et le personnel embauché depuis 2015 en contrat de droit privé, moins avantageux, rapportent les auteurs de l’étude. 

Cette situation inéquitable aurait entraîné des moqueries qui vireraient "souvent au dénigrement, voire à la violence verbale", précise le cabinet. Il évoque également de fréquentes "maladresses" de l’encadrement, de nature à "attiser les conflits". Le rapport pointe aussi un repérage et un traitement insuffisants des situations à risque.

L'"instrumentalisation d'un drame humain", selon la Banque de France

Dans un communiqué daté de début juillet, la Banque de France affirme que le rapport Technologia "participe malheureusement d’une tentative d’instrumentalisation d’un drame humain". L’homme qui s’est suicidé s’était récemment séparé de sa compagne, dont il avait été le responsable hiérarchique chez EuropaFi.

L'institution financière souligne toutefois que "parmi les salariés en contrat de droit privé, 76 % se sont déclarés satisfaits de leur situation professionnelle". Le taux est inférieur chez les salariés historiques, groupe auquel appartenait le salarié décédé. Une situation que la Banque dit "avoir prise en considération".

EuropaFi avait, en début d’année, tenté en vain de bloquer la publication de cette étude, en assignant son propre CSE devant la justice, réfutant toute augmentation des risques psychosociaux en interne. À noter que deux autres salariés de la Banque de France avaient mis fin à leurs jours en juin 2023.