En Centrafrique, les populations musulmanes fuient le pays, victimes de sanglantes représailles, alerte l'ONG Médecins sans frontières qui s'avoue "particulièrement inquiète" ce vendredi 7 février. "Au cours des dernières semaines, l'extrême violence qui prévaut depuis près d'un an en République centrafricaine (RCA) a atteint des niveaux intolérables et sans précédent", dénonce l'ONG, active depuis 1997 dans le pays, où elle compte 240 expatriés et 2.000 personnels locaux.
La violence est polarisée autour de deux groupes armés : les membres de l'ancienne rébellion Séléka et l'opposition anti-Balaka. Mais les civils associés à l'un ou l'autre de ces camps et plus largement à leur confession -musulmane ou chrétienne- subissent aussi la haine confessionnelle.
"En ce moment, la population musulmane est particulièrement visée dans le nord-ouest du pays et à Bangui", explique à Marie-Elisabeth Ingres, chef de mission MSF en RCA, jointe par téléphone. "Il y a un sentiment de revanche incroyable des anti-Balaka". Ces derniers se déchaînent contre les musulmans car ils sont assimilés aux anciens rebelles Séléka qui avaient multiplié les exactions pendant des mois contre les populations chrétiennes.
Au cours des dernières semaines, l'extrême violence qui prévaut depuis près d'un an en République centrafricaine a atteint des niveaux intolérables et sans précédent.
Médecins sans frontières
"Le sort de ces communautés, piégées dans leurs villages, et entourées par des groupes anti-Balaka nous inquiète. De même, le fait que de nombreuses familles musulmanes soient contraintes à devoir s'exiler pour survivre nous préoccupe", commente Martine Flokstra, coordinatrice d'urgence MSF.
Selon l'ONG, les combats, notamment dans les zones de Bouca, Bossangoa, Carnot, Berberati et Baoro, ont poussé la population à fuir. "À Bozoum, la dernière famille issue de la communauté musulmane -qui comptait initialement 2.500 personnes- a quitté la ville", rapporte MSF. Cela complique le travail de l'ONG: "Il est parfois difficile d'accéder aux populations, qui se retrouvent complètement encerclées", témoigne Marie-Elisabeth Ingres. Pour éviter barrages ou exactions, "il a fallu affréter des avions parce que passer par la route était impossible".
En janvier dans la capitale Bangui MSF a soigné plus de 1.650 blessés des deux communautés. Pour l'ONG, les efforts actuellement menés restent insuffisants face à l'ampleur de la crise.
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