La saison 2014-2015 aura décidément été charnière pour les sélections européennes. Il y a un an, elles s'affrontaient sur les pelouses brésiliennes de la Coupe du monde, et dans un an, elles se retrouveront en France pour se disputer le titre continental. Pendant une année, certaines ont donc tenté de capitaliser sur les acquis du Mondial, d'autres de se rattraper après une compétition ratée, les dernières enfin, de regarder vers l'avenir pour innover et émerger au plus haut niveau.
Après un Mondial plein de promesses et une élimination sur le fil contre les futurs champions du monde allemands, les Bleus par exemple ont bafouillé leur football comme rarement dans une période particulière car uniquement faite de rencontres amicales. Enchaînant les désillusions en matches amicaux, que ce soit contre des puissances majeures et émergentes (Brésil, Belgique) ou des nations moins en vue (Albanie), l'équipe de France se retrouve désormais en plein doute, à moins de 365 jours de son Euro.
Entre esprit de revanche et optimisme, besoin de renouvellement ou de continuité, les autres équipes du Vieux continent ont, elles, dû naviguer entre matches amicaux et qualifications pour l'Euro 2016, avec des destinées variées. Alors qu'il reste moins d'un an avant le début de la compétition française, tour d'horizon du football européen.
Le premier constat, c'est qu'un échec à la Coupe du monde peut avoir pour effet de totalement relancer une sélection. Et pour cause : les trois meilleures équipes d'Europe à un an de l'Euro sont toutes passées au travers de leur Mondial. L'Angleterre par exemple s'est magistralement reprise après son élimination dès le premier tour au Brésil, dans un groupe certes difficile, mais terminé avec un seul petit point engrangé.
Depuis, l'équipe de Roy Hodgson a tout simplement gagné 80% de ses matches. Le bilan chiffré est explicite : 8 victoires (dont 6 en autant de matches en éliminatoires), 2 nuls et aucune défaite, 23 buts marqués pour seulement 5 encaissés. Principal moteur de ce soudain retournement de situation, une nouvelle génération en pleine bourre, aguerrie en Premier League et excellente sous le maillot des Three Lions. Danny Welbeck a déjà marqué 6 buts dans les éliminatoires, et s'amuse aux côtés des Raheem Sterling, Harry Kane, Nathaniel Clyne et autres Fabian Delph.
Comme les Anglais, le Portugal avait quitté le Brésil dès la phase de poules, la faute à une gifle encaissée d'emblée contre l'Allemagne (4-0). Mais la Selecção s'est parfaitement reprise, elle aussi : après une défaite concédée en ouverture et à domicile contre une surprenante Albanie, Cristiano Ronaldo et consorts se sont rassurés, malgré l'un des groupes les plus relevés du plateau (Danemark et Serbie notamment). Des résultats qui laissent à penser que les Portugais pourraient bien éviter pour une fois les barrages, un exercice auquel ils sont abonnés depuis des années.
Si la Pologne a, elle, concédé un match nul lors des qualifications à l'Euro, elle peut se targuer de devancer l'Angleterre dans un domaine : la puissance offensive. Avec son attaque de feu, menée par Robert Lewandowski (7 réalisations, meilleur total du continent) et Arkadiusz Milik (4), "l'Aigle blanc" devance même le champion du monde allemand au classement du groupe D. Après avoir manqué le Mondial sur une campagne qualificative infamante, la Pologne fait déjà figure d'outsider pour l'Euro.
Et du côté des jeunes loups justement, cette saison 2014-2015 a fourni quelques beaux clients. Seule équipe à accompagner l'Angleterre avec un début de qualifications parfait (6 victoires en autant de rencontres), la Slovaquie est la plus belle surprise de l'année, se payant même le luxe de vaincre la grande Espagne et de la devancer au classement du groupe C.
De la même manière, l’Islande, qui était déjà passée tout près de disputer le Mondial brésilien, a fourni une première partie d'éliminatoires admirable, au point de se placer en tête d'un groupe comptant tout de même les Pays-Bas, d'ordinaire rayonnants à ce stade de la compétition. Seulement 37e nation continentale au moment du tirage au sort, l'Islande pourrait bien voir l'été français et vivre ainsi sa première campagne internationale.
Une première que pourrait également connaître le Pays de Galles, qui vient de se signaler par une victoire impressionnante contre la Belgique. Forte de cadres de plus en plus performants, Aaron Ramsey (Arsenal) ou Joe Allen (Liverpool) notamment, le tout mené par un Gareth Bale omniprésent, la sélection au dragon est actuellement en tête de son groupe devant la Belgique, deuxième nation mondiale. Et cette réussite galloise semble d'ailleurs inspirer les autres équipes britanniques à commencer par l'Irlande du Nord et son armada de joueurs habitués aux joutes des divisions secondaires en Angleterre, actuelle deuxième de son groupe, et l'Écosse, qui pourrait bien prendre part à sa première compétition internationale depuis 1998.
Le résumé de la victoire galloise sur la Belgique
L'Autriche est le dernier membre de ce groupe des petits nouveaux rayonnants : première du groupe G avec 5 victoires et un nul, elle devance la Suède de Zlatan Ibrahimovic et surtout la Russie, pourtant en pleine préparation de son Mondial en 2018.
Viennent ensuite les nations qui, sans faire de bruit ni de coup d'éclat, sont à leur place et devraient être -comme d'habitude - de la partie en 2016. C'est notamment le cas de la Suisse, deuxième de son groupe derrière l’intouchable Angleterre. Avec une équipe qui continue de s'aguerrir, la "Nati" fait plus que jamais partie des meubles dans le paysage européen.
Comme elle, la Roumanie réalise une belle et solide campagne. Leaders d’une poule extrêmement faible qui voit par exemple les Îles Féroé pointer en quatrième position, les Roumains jouent sur leur incroyable assise défensive (un seul but encaissé, un record) et un réalisme de tous les instants pour faire figure de quasi-qualifié dans le groupe F.
Un statut qui sied parfaitement à la Croatie, troisième attaque des qualifications avec 16 buts inscrits et aucune défaite. Certes, les Croates ont disputé quatre de leurs six premiers matches à la maison, mais ils s'appuient sur une sélection à son zénith (Mandzukic, Modric, Rakitic, Srna) et qui se connait parfaitement pour se positionner en tête d'un groupe qui contient tout de même l'Italie.
Une Squadra Azzurra qui, comme nombre de nations majeures du continent, est loin de dominer ces qualifications, sans toutefois trop se faire peur. Dans le groupe H donc, les Italiens figurent à l'heure actuelle en seconde position, sans avoir perdu le moindre match. Mais malgré une défense traditionnellement efficace, les joueurs d'Antonio Conte - qui vient de subir en amical contre le Portugal sa première défaite - peinent à gagner leurs rencontres, la faute à une attaque en berne.
Comme les Transalpins, plusieurs nations phares s'affichent pour le moment à la deuxième place de leur groupe qualificatif, mais devraient passer sans encombre, voire chiper la pole position. C'est notamment le cas de la Belgique, impressionnante depuis la Coupe du monde et deuxième du classement FIFA, pourtant surprise au Pays de Galles le 12 juin. Un parcours qui rappelle celui de l'Espagne, à la tête d'un bilan de 5 victoires en six matches en éliminatoires, mais devancée par l'impeccable Slovaquie. Autre soucis pour la Roja, deux défaites en amical contre les Pays-Bas et l'Allemagne.
La Mannschaft, elle aussi, se voit devancée dans son groupe de qualification, par la Pologne cette fois. À l'exception d'une défaite chez leurs voisins, les Allemands ont pourtant réussi un début de campagne satisfaisant. C'est davantage dans le jeu que les champions du monde inquiètent : vaincus par les États-Unis en amical, ils n'ont pour l'instant pas trouvé comment remplacer leurs cadres retraités, Philip Lahm ou Miroslav Klose par exemple, et ne parviennent pas encore à se remobiliser après avoir triomphé au Brésil. Aucun doute néanmoins que les vainqueurs sauront se ressaisir à l'approche de l'Euro, dans les matches qui compteront.
Un temps d'adaptation que sont loin de posséder des équipes comme les Pays-Bas, terriblement à la peine dans cette campagne éliminatoire. Les Oranje ont encore quitté le mondial sur une déception, vaincus au tirs au but en quart de finale, finissant tout de même sur le podium de la compétition. Résultat : malgré une équipe identique, un entraîneur confirmé en la personne de Guus Hiddink et quelques jeunes joueurs en pleine forme (Memphis Depay et Daley Blind principalement), les Néerlandais ont vécu une saison 2014-2015 difficile.
Armée des cadres vieillissants - Wesley Sneijder en pré-retraite du côté de la Turquie, Robin van Persie en convalescence permanente, Rafael van der Vaart englué dans des équipes peu compétitives comme Tim Krul et le marasme de Newcastle...- la sélection batave n'est que troisième de sa poule, et vient de subir un cinglant 4-3 à domicile contre les Américains. Pourtant, tout reste encore possible pour les Oranje, à qui il reste 5 matches de qualifications dont les réceptions de l’Islande et de la République Tchèque, les deux équipes qui les devancent dans le groupe A.
Et les Pays-Bas pourront toujours se consoler en se disant que la situation est encore pire ailleurs, en Grèce par exemple. Huitième de finaliste au Brésil, la sélection hellène est pour l'instant dernière du groupe le plus faible du plateau, loin derrière les Îles Féroé et l'Irlande du Nord notamment. Un désastre qui a contraint "Le bateau pirate" à renvoyer Claudio Ranieri : après six matches sur 10 en éliminatoires et avec seulement 2 points en poche, les Grecs sont déjà quasiment hors course.
En Serbie et en Bosnie, le constat est un peu moins sombre, car si les équipes pointent toutes deux en cinquième position dans leurs poules respectives, les écarts sont bien moins importants. Les Serbes pourraient récupérer les points d'un fameux match arrêté contre l'Albanie et se reprendre face à l'Arménie et même au Danemark quand les Dragons de Bosnie-Herzégovine, enfin mondialistes l'été dernier, peuvent encore se hisser jusqu'au strapontin de barragiste à condition de rattraper Israël et Chypre, actuellement devant pour un seul petit point.
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