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France-Brésil : sans Pogba, les Bleus ne gagnent plus
DÉCRYPTAGE - Orphelin de Paul Pogba et Yohan Cabaye, le milieu de terrain français aligné face au Brésil (défaite 1-3) a montré des lacunes techniques et offensives.
Paul Pogba lors du match de la France face à l'Espagne, jeudi 4 septembre 2014
Crédit : AFP/F.Fife
L'équipe de France a affiché un visage très décevant face au Brésil (1-3), jeudi 26 mars. Une défaite qui met un peu plus en lumière une statistique : sans Paul Pogba, il n'y a pas de victoire. Depuis sa première sélection en mars 2013, le milieu de terrain de la Juventus (22 ans) a manqué quatre matches des Bleus. Les deux premiers, lors de la tournée sud-américaine de juin 2013, ont abouti à des défaites contre l'Uruguay (0-1) et le Brésil (0-3). Les deux autres ont donné des scores nuls et vierges (0-0), face à la Belgique et la Géorgie.
Contre la Seleção, Didier Deschamps n'a pas pu sélectionner Paul Pogba, victime d'une blessure à la cuisse droite le tenant éloigné des terrains pour plus d'un mois et demi. Il a donc pris le parti d'aligner un milieu de terrain à trois, composé de Moussa Sissoko et Blaise Matuidi pour épauler Morgan Schneiderlin, placé en sentinelle. Une association qui a rapidement montré de grandes lacunes face au bloc brésilien très discipliné.
On a eu des manques dans la première passe, dans le jeu vers l'avant
Morgan Schneiderlin, milieu de terrain des Bleus
Le rôle de Pogba, c'est-à-dire celui du joueur doté d'un gros volume de jeu capable de transpercer les lignes adverses avec et sans le ballon pour apporter un surnombre offensif, devait donc sur le papier être repris par Sissoko. Mais face aux Brésiliens, ce dernier a rapidement montré ses limites dans l'entrejeu. Bien que très présent dans l'impact physique, son apport offensif, en particulier balle au pied, demeure trop maigre dans l'axe, surtout comparé à celui qu'il devait faire oublier. Même constat pour Blaise Matuidi. Même s'il a déjà prouvé sa capacité à se projeter vers l'avant, il montre des carences techniques dans les derniers mètres, où il touche beaucoup plus de ballons ces derniers temps.
Plus globalement, le trio Sissoko-Schneiderlin-Matuidi s'est surtout distingué par son insuffisance technique. À l'heure où toutes les grandes équipes ont au moins un meneur de jeu reculé capable de trouver des angles de passes difficiles et/ou un joueur à vocation offensive reconnue, le milieu français, orphelin des traditionnels titulaires Pogba et Cabaye, était jeudi soir loin du compte avec ses trois joueurs qui ne sont pas habitués à créer le jeu.
"On a eu des manques dans la première passe, dans le jeu vers l'avant", a d'ailleurs constaté Morgan Schneiderlin après la rencontre. En effet, face aux deux lignes resserrées de l'équipe auriverde, aucun des trois titulaires n'est parvenu à alimenter convenablement les trois attaquants. Antoine Griezmann, totalement invisible, en a le plus souffert. Karim Benzema a quant à lui remarqué qu'il n'y avait pas eu "assez de prises de risques".
Sans Pogba, un autre système tactique ?
Au vu des autres milieux convoqués pour ce rassemblement (Kondogbia, Guilavogui), l'équipe de France devra peut-être se résigner à changer de système lorsqu'il ne possède pas d'éléments de niveaux technique et offensif suffisants pour rendre efficace un milieu aligné à trois. Face au Danemark, il devra peut-être se résigner à tester un autre système.
L'utilisation d'un meneur de jeu au poste de numéro 10, capable de s'intercaler entre les lignes et de décrocher pour ensuite réguler le jeu des Bleus peut notamment être une solution, d'autant que Mathieu Valbuena est capable d'endosser ce rôle. Reste à savoir si ce serait au sein d'un schéma tactique en 4-2-3-1, ou d'un 4-4-2 qui correspond mieux aux attaquants français qui évoluent généralement dans leurs clubs dans un système à deux pointes (Griezmann, Lacazette, Benzema, Fekir).
