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"Marcel, il faut que je te parle." En ce soir du 18 novembre 1984, Didier est entré dans la chambre qu'il partage avec son meilleur ami Marcel. Ils ont 16 ans tous les deux, ils jouent en équipe de France cadets, ils viennent de battre l'Italie à Monaco. Ça devrait être la fête mais le staff des Bleuets vient d'apprendre une terrible nouvelle. Le frère d'un des joueurs vient de se tuer en voiture : le frère de Marcel Desailly. Et Marcel n'est pas au courant, il est déjà remonté dans sa chambre. Quelqu'un doit aller lui annoncer. "Ne vous inquiétez pas, je vais le faire, c'est à moi de le faire", dit alors l'un des joueurs, Didier, Didier Deschamps. Marcel Desailly l'appelle son frère blanc à l'époque. Deschamps est monté dans la chambre, s'est assis sur le lit, a posé sa main sur le bras de Dessailly : "Marcel, il faut que je te parle".
Le journal L'Équipe a choisi jusqu'à vendredi, coup d'envoi de l'Euro, de dresser un portrait du sélectionneur de l'équipe de France à travers trois moments clefs de sa carrière en commençant ce matin par l'épisode le plus bouleversant, la mort du frère de Marcel Dessailly. "Il faut faire preuve d'un cran monumental à 16 ans pour décider d'être celui qui va annoncer la pire des nouvelles à son meilleur ami. Didier Deschamps l'a fait, un acte fort, révélateur d'une maturité et déjà d'un sens des responsabilités", écrit L'Équipe. "Nous n'en avons plus jamais parlé, dit Marcel Dessailly aujourd'hui. Mais sa main sur mon bras restera pour moi une preuve suprême d'amitié".
Il faut lire ce formidable reportage de Delphine Minoui, envoyée spéciale du Figaro à Gaziantep près de la frontière syrienne. Elle est allée dans des ateliers de confection, il y en a des centaines à Gaziantep, on y fabrique des habits made in Turquie qui sont envoyés en Arabie Saoudite. Et elle y a vu des milliers de petits exilés syriens qui ont troqué leurs cahiers d'écoliers contre des machines à coudre. La plupart sont arrivés ici avec leurs parents qui ont bien souvent égaré les cartes d'identité et qui ne peuvent avoir le statut de réfugiés. Alors ils travaillent au noir dans ces ateliers, 7 jours sur 7, 12h par jour, pour l’équivalent de 15 euros. Mohammed, 9 ans, ne sait même pas écrire son prénom, il a tout oublié de l'école en Syrie. "Si je travaille pas, on va mourir de faim", dit à coté de lui Nasser, 10 ans. "Ce qui me manque le plus, ce sont mes copains et l'école, et les dessins de Tom et Jerry. Ici on n'a pas la télé, on n'a même pas de quoi s'acheter un ballon".
Le document fiscal que révèle ce matin Le Canard Enchainé est une sorte de chef d'oeuvre. Il raconte une histoire, celle de la faillite d'un impôt symbole destiné à mettre un peu de justice dans les prélèvements fiscaux et dont on découvre qu'il fait bien rigoler les riches dans un pays dirigé par un ennemi de la finance. Ce document fiscal qui provient de Bercy dresse la liste des 50 contribuables qui bénéficient des plus hauts plafonnements de leur impôt de solidarité sur la fortune. Le document se présente sous la forme d'un tableau avec quatre colonnes, nom et prénom du contribuable, montant de l'ISF avant plafonnement, montant après plafonnement. Le premier nom sur le tableau est celui de Liliane Bettencourt, avec 61 millions d'ISF avant plafonnement, zéro après.
Et tout cela en toute légalité puisque même si le bouclier fiscal a été supprimé par Sarkozy en 2011, le Conseil constitutionnel estime lui que l'impôt au-delà de 75% devient confiscatoire, donc il ne faut pas franchir cette barre. Liliane Bettencourt déclare 80 millions d'euros de revenus, elle ne doit pas payer plus de 75% d'impôt soit 61 millions. C'est justement ce qu'elle doit payer en impôt sur le revenu et qui lui ferait dépasser le plafond, donc 61 millions moins 61 millions ça fait zéro. Ils sont onze contribuables dans le même cas. On espère que le Canard Enchaîné a fait des provisions parce sur ce tableau on peut lire en filigrane "document soumis au secret fiscal" avec en dessous "divulgation punie d'un an de prison et 18 000 euros d'amende".
Savez-vous combien ont été publié de livres de recette en 2015 ? 1760 ! C'est le magazine Stylist qui a enquêté sur ce business juteux et surtout sur la façon dont sont concoctés ces livres. L'enquête s'intitule "C'est quoi cette recette en bois ?". Le problème, c'est que ces livres vous font miroiter un résultat en un tour de main qu'il est bien souvent impossible d'atteindre en réalité. C'est le chef Alain Passard, qui a toujours refusé de faire un livre à son nom, qui explique pourquoi : la plupart des grands chefs ne sont pas les auteurs des livres de recette à leur nom, ils sous-traitent à des ghost writers, des écrivains fantômes, des nègres, qui écrivent avec des bouts de ficelle.
Julie raconte qu'en faisant le livre d'un chef, elle n'arrivait jamais à le joindre pour avoir les doses précises alors elle mettait au pif. "De toute façon, explique une autre ghost writer, le but de ces livres n'est pas que vous puissiez reproduire ces plats chez vous, le but c'est de transmettre du rêve notamment à ceux qui ne peuvent pas s'offrir une grande table". Y a des tartes qui se perdent.
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