Des graines d'entrepreneures sont nées dans le monde entier ces dernières 72 heures. De Bordeaux à Sydney en passant par Dakar et Detroit, une vingtaine d'événements ont été organisés par des bénévoles sous la bannière Global Startup Weekend Women du 9 au 11 février dernier.
Si vous n'avez jamais assisté à un Startup Weekend, l'expérience peut vite tourner à "qu'est-ce que je fais là ?", "qui sont ces personnes ?", "en quelle langue parlent-elles ?". Mais rassurez-vous, il ne s'agit pas d'une secte, encore moins d'un complot féministe.
Un Startup Weekend (qu'il soit "Women" ou pas) est un événement dédié à l'entrepreneuriat et dans lequel plusieurs équipes travaillent sur différents projets. L'objectif ? Présenter au bout de 54 heures un concept d'entreprise viable (donc rentable) à un jury de pro.
Cette édition internationale, baptisée "Women" et soutenue par RTL Girls, faisait la part belle aux femmes porteuses d'un projet ou désireuses de découvrir cet univers particulier... où l'on parle "business plan", "MVP" (produit minimum viable) et autres noms de code difficiles à décrypter pour les novices.
Mais pas de panique, dans un Startup Weekend, on ne jette personne dans le grand bain de la startup nation sans conseils, outils et interventions de mentors plus motivé(e)s que jamais à susciter de nouvelles vocations et à encourager les femmes à entreprendre.
Vendredi 9 février, c'est donc sur les coups de 18 heures, à l'heure où vos collègues débauchent du travail pour prendre l'apéro, qu'une soixantaines de femmes - et quelques hommes - se sont réunies dans l'un des amphis de l'EBS, école de commerce située aux pieds enneigés de la Tour Eiffel.
Si ces personnes sont revenues sur les bancs de l'école, c'est pour assister à l'édition parisienne de cette initiative internationale. Une trentaine de femmes ont alors pris le micro pour présenter leur projet de valorisation de la culture française à la parentalité positive, en passant par la place des femmes dans l'espace public et médiatique, ou encore... la timidité.
Léonie, 19 ans, étudiante en deuxième année de design à Nantes, a laissé échapper quelques larmes de stress lorsqu'elle a expliqué son problème d'anxiété en public. Elle ne savait pas sur quoi travailler mais elle s'est dit que, peut-être, ce Startup Weekend lui permettrait de développer un outil pour aider les gens comme elle. Vivement encouragée et applaudie par l'ensemble du public, Léonie fera alors partie des 11 porteuses de projets sélectionnées par les participant(e)s pour la constitution des équipes.
Parmi elles, on retrouve Marie Beauchesne (que vous avez déjà croisée ici), Célia (fière bretonne qui souhaite redonner au cidre tout son sex-appeal) ou encore Faustine (dont le projet est la création d'événements pour donner du pouvoir aux femmes).
"Ces deux jours étaient hors du commun pour moi", raconte à Girls Léonie. "Je n'avais encore jamais dirigé d'équipe, ni jamais été porteuse de projet. Mon équipe était compréhensive, à l'écoute, on s'est toutes données à fond dans le projet !", ajoute l'étudiante qui a réussi à pitcher, dimanche soir, son idée de chatbot destiné aux étudiants qui, comme elle, sont anxieux à l'idée de parler en public.
Si à la fin du week-end, une fois la compétition terminée, les sourires se lisent sur tous les visages, l'ambiance n'est pas toujours la même dans un Startup Weekend. Des équipes peuvent s'écharper sur une solution, d'autres vont tourner et retourner leur problème des dizaines de fois, ou complètement changer de direction quelques heures avant les rendus.
Un samedi à 17h est rarement joli à voir dans ce type d'événement. On doute, on fatigue, on réfléchit à tous les conseils donnés par les mentors avec un sentiment : celui de "ne pas avancer" comme le raconte une participante.
Côté mentors justement, on est ravi de l'expérience. "Intense" est l'adjectif qui revient le plus souvent parce que se concentrent, en quelques heures seulement, toutes les étapes par lesquelles passent des entrepreneurs en plusieurs mois.
Malgré la fatigue générale, l'ambiance est conviviale grâce à l'équipe de la quinzaine de bénévoles. Leurs missions ? Vérifier le niveau de café dans la cafetière, nourrir l'assemblée, donner des outils, prendre connaissance des problèmes rencontrés pendant le week-end et trouver des solutions pour créer le meilleur environnement possible à ces cerveaux en ébullition.
Car chaque dimanche soir, lors d'un Startup Weekend, il faut pitcher les projets devant un jury avisé dont les membres travaillent dans les entreprises partenaires de l'événement. Exemples avec Dominique Crochu (associée à Digitaly), Besma Boumaza (AccorHotels) ou Eva Rosilio (Wavestone).
Chaque équipe a le droit à 4 minutes de présentation, autant de temps de questions/réponses avec les membres du jury avant de laisser la place à l'équipe suivante. Un dimanche soir de Startup Weekend, ça passe vite. On en prend plein la vue. Les soucis du samedi soir sont loin derrière ces porteuses de projet et participantes dont l'objectif est simple : rendre compte de l'ampleur du travail qu'elles ont accompli en 54 heures.
Après de (longues) minutes de délibération, le jury rend son verdict en livrant son coup de cœur à Freshen'sh App : une application pour rendre les événements Tech plus inclusifs.
Le troisième prix, est attribué à Brand Me Baby (porté par Marie Beauchesne) tandis que le deuxième est décerné à StrongHer, un programme de développement personnel en 3 étapes, porté par Faustine, déjà entrepreneure avec sa startup Cocoworker.
"J’avais ce projet de week-end de développement personnel entre femmes depuis quelques temps", raconte à Girls Faustine. "Je l’avais déjà testé auprès d'amies et de connaissances, et ça avait super bien fonctionné. Mes amies en avaient parlé au travail et toutes leurs connaissances voulaient s’inscrire !", poursuit-elle avant d'ajouter qu’avec le lancement de sa startup, Faustine ne trouvait pas le temps de se pencher dessus pour identifier le bon modèle. "Je n’avais pas vraiment d’équipe avec qui enrichir le concept." Le Startup Weekend est tombé à point pour cette serial entrepreneure !
Le projet du Global Startup Weekend Women Paris qui remporte sa place pour la finale internationale (qui se tiendra le 7 mars dans la capitale française) est Happymeet, une plateforme de location de salles de réunion dans les restaurants pour les petites entreprises.
"L’idée du projet m’est venue après avoir discuté avec de nombreux restaurateurs : plusieurs m’avaient demandé si on avait des solutions pour remplir leurs salles privatives inutilisées une grande partie de la journée", explique à Girls Adoriana, porteuse du projet.
Tous ces projets ne verront pas forcément le jour mais une chose est sûre, le week-end aura eu le mérite de révéler des talents, valoriser l'esprit entrepreneur des femmes, et mettre le pied à l'étrier à celles qui souhaitent continuer dans la voie de l'entrepreneuriat, à l'image d'une participante qui compte s'inscrire à une formation ou à Léonie qui a (presque) oublié sa timidité à la fin du week-end.
"Ce genre d'événements, c'est surtout un échange, tout le monde s'apprend énormément et tout le monde est là pour aider l'autre", explique-t-elle avant de conclure : "C'est aussi un super moyen de faire de très belles rencontres et je suis déjà motivée et prête à faire de nouveaux Startup Weekends comme celui-ci, et continuer à m'ouvrir au monde !"
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