Une polémique de plus dans la collection de la Secrétaire d'État en charge de l'Égalité entre les femmes et les hommes. Après avoir suscité les inquiétudes de plusieurs associations féministes quant à la baisse du budget alloué aux droits des femmes, Marlène Schiappa est de nouveau dans le viseur de certaines organisations pour s'être attaquée à l'un des tabous de la maternité : les violences obstétricales.
En cause : des propos que la secrétaire d'État a tenus jeudi 27 juillet, lors de son audition devant la Délégation des droits des femmes au Sénat. Marlène Schiappa était venue présenter la ligne directrice en terme de politique dédiée aux droits des femmes et répondre aux questions des sénateurs et sénatrices membres de la délégation.
Lors de cette audition, la secrétaire d'État a alors affirmé qu'il y avait "75% d'épisiotomies" en France. Marlène Schiappa a également annoncé qu'elle avait commandé au Haut Conseil de l'Égalité entre les femmes et les hommes un rapport sur les violences obstétricales.
En réponse aux déclarations de Marlène Schiappa, le Collège national des gynécologues et obstétriciens français (CNGOF) a protesté lundi 24 juillet contre "les informations fausses" relayées par la secrétaire d'État. "Non Madame la secrétaire d'État, les obstétriciens ne maltraitent pas leurs patientes et entendent à leur tour ne pas l'être par une secrétaire d'État mal informée", a écrit dans une lettre ouverte le professeur Israël Nisand, président du CNGOF.
Les membres du collège nationale se disent également "à la fois surpris et profondément choqués" par "le relais" que Marlène Schiappa donne "des informations fausses". Selon le CNGOF, "la dernière évaluation officielle et publique réalisée en 2010 rapportait 27% d'épisiotomie". Un taux bien loin du 1% du CHU de Besançon, où l'on confiait à Girls que l'épisiotomie était nécessaire dans de très rares cas d'accouchement.
Dans un communiqué, Marlène Schiappa a précisé lundi 24 juillet qu'elle avait cité une étude réalisée en 2013 par l'association Maman Travaille, qu'elle a fondée. Sur 983 mères interrogées, "75% d'entre elles disaient avoir subi une épisiotomie", dit-elle.
"Les disparités de ressentis sont réelles entre les femmes et les obstétriciens, qui consacrent leur vie à la santé des femmes. Il n'appartient pas au gouvernement de dire quelle est la réalité des chiffres mais d'apporter une réponse aux femmes qui font part de leurs souffrances", a également justifié Marlène Schiappa, insistant sur "la nécessité" de lever "le tabou" des violences obstétricales.
Le rapport commandé au HCE permettra "un état des lieux pour objectiver le phénomène, le quantifier et identifier les problématiques. Les gynécologues obstétriciens y seront bien évidemment largement associés", a-t-elle affirmé.
Les violences obstétricales sont "un sujet essentiel" qui "doit impérativement être étudié", a estimé quant à lui l'Ordre des sages-femmes, jeudi 27 juillet. "Au cours des derniers mois, les témoignages de femmes sur le vécu de leur grossesse ou de leur accouchement se sont multipliés, faisant émerger le sujet des violences obstétricales", écrit l'Ordre, dans un communiqué.
Le ressenti des femmes ne doit en aucun cas être nié ou minimisé
L'Ordre des sages-femmes
"Si la définition de ce terme est aujourd'hui sujette à débat, le ressenti des femmes ne doit en aucun cas être nié ou minimisé", poursuit-il tout en affirmant que le rapport annoncé par Marlène Schiappa "apparaît comme une nécessité".
L'Ordre explique alors que la qualité de prise en charge des femmes qui accouchent est directement liée aux conditions de travail dans les maternités : "sous-effectif, surcharge dans les salles de travail" etc. L'Ordre espère alors que l'élaboration du rapport commandé par Marlène Schiappa "constituera une occasion de définir de façon plus précise le sujet des violences obstétricales" et "d'identifier les axes d'amélioration pour y remédier".
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