Si la collection de Gallimard n'a admis qu'une douzaine de femmes dans son histoire, l'arrivée dans La Pléiade de Germaine de Staël semble cependant une évidence, tant son influence fut importante sur son époque. Elle y rejoint ainsi Marguerite Yourcenar, Virginia Woolf, Madame de Sévigné, Nathalie Sarraute, George Sand, Madame de Lafayette, Marguerite Duras, Colette, les trois soeurs Brontë, Thérèse d'Avila et Jane Austen.
Madame de Staël fut, de son vivant, la femme la plus célèbre d'Europe et a littéralement révolutionné la pensée de son temps avec ses écrits. Née à Paris en 1766, fille du Genevois Jacques Necker, ministre des Finances de Louis XVI, Mme de Staël (le nom de son mari Erik Magnus de Staël-Holstein, ambassadeur de Suède à Paris) côtoie dès son enfance, dans le salon de sa mère, Suzanne Curchod, tout ce que le siècle compte de gens de lettres et du monde. Diderot, D'Alembert, Buffon font partie des invités du salon. "Chacun de s'extasier sur l'enfant de la maison", rapporte l'universitaire britannique Catriona Seth, spécialiste du siècle des Lumières.
En 1788, son premier livre est consacré à Rousseau. Durant les premiers mois de la Révolution, "elle côtoie le pouvoir, influence des décisions et prend part, dans l'ombre, aux intrigues, à défaut de siéger dans les assemblées officielles ou de détenir un portefeuille régalien". La jeune femme croit "en un avenir plus juste"... avant de déchanter. En exil à Londres et en Suisse, elle revient à Paris en mai 1795.
Son roman "Delphine" est marqué par le deuil de la société idéale qu'elle a entrevue au début de la Révolution. Mais, femme libre, comme en témoigne notamment sa vie amoureuse, elle restera toujours fidèle aux idées libérales. Benjamin Constant, qui fut l'un de ses amants, a été publié pour la première fois dans La Pléiade en 1957. Le volume qui lui est consacré sera réédité à l'occasion de la parution de celui dédié à Madame de Staël.
Elle sera logiquement l'ennemie de Napoléon même si, rappelle Catriona Seth, "les premières conquêtes de Bonaparte l'ont enthousiasmée". Mise au ban de l'Empire, elle est reçue dans toutes les capitales européennes comme une souveraine de la littérature et de la liberté. "De son vivant et bien au-delà, Staël s'attire des réactions passionnelles de tout ordre", écrit Catriona Seth. Jusqu'à sa mort à 51 ans, il y aura 200 ans le 14 juillet prochain, elle ne cessera pourtant d'écrire.
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