Mais oui, je sais bien que ce n'est pas le mercredi que tout est permis. D'après Arthur, c'est le vendredi et d'après une vieille série d'émissions de M6, c'est plutôt le mardi. Tant pis et peu importe, c'est aujourd'hui que j'ai décidé d'apurer quelques comptes comme on raye des noms sur une liste de choses à effectuer. Que devais-je faire en priorité ? Féliciter Patrick, le gagnant de Nouvelle Star de cette année sur M6. Oui, je sais, il est aussi connu et reconnu, à en croire les critiques, que le frère jumeau de l'homme invisible. Et alors ? En quoi le fait qu'il n'ait pas été aussi remarqué qu'il aurait pu l'être ailleurs, change quoi que ce soit à son talent ?
Ce jeune Patrick aura vécu une curieuse expérience. C'est en effet sa troisième participation. Il avait dû renoncer à Nouvelle star à l'époque où l'émission était considérée comme mieux que bien, et il la gagne l'année où elle est considérée comme moins que rien. À tort. Moi, j'ai toujours de la tendresse pour ce télé-crochet et son jury évolutif, à qui je reproche seulement, aujourd'hui comme en 2003, un certain "élitisme-gaucho". On se souvient de ce super chanteur éliminé pour avoir choisi du Herbert Léonard.
Et les remarques du style "Tu t'es approprié la chanson" m'ont toujours ennuyée. "Que les candidats commencent par chanter le mieux possible", pensais-je, et ça sera déjà bien. On peut avoir de la personnalité sans personnaliser tout de suite. Mais pour en revenir à Patrick, qu'il nous pardonne d'avoir chaque semaine gâché son plaisir en lui faisant croire que, ayant gagné un concours au rabais, il avait aussi gagné une victoire au rabais. Ce n'est pas le cas. Si nous avons souvent parlé de l'émission pour de mauvaises raisons, lui l'a gagnée pour les bonnes.
Un autre baroud d'honneur ? Oui, pour The Island, cette expérience de survie là encore souvent jugée catastrophique sur le fond, la forme et l'audience. Or là aussi le bilan est plus contrasté. D'abord, ceux qui sont venus sont restés de mardi en mardi, voire ont convaincu certains autres de venir puisqu'ils étaient plus nombreux ce mardi 3 mai qu'au démarrage, attirant près de 22% des fameuses femmes responsables des achats de la famille. Si c'est pas être fidèle au poste (de télé), ça. Ensuite, à l'heure où nous gloussons devant Les Anges, il est curieux que plusieurs confrères aient brusquement des pudeurs de vestale devant cette expérience du réel injustement considérée comme sordide, avec un ramassis de nantis allant jouer à se faire peur.
Quel non-sens, quel contresens surtout ! Car tous les participants en ont retiré une vraie réflexion sur nos gaspillages insensés. Entre autres. Et quelle stupidité de reprocher à la production d'avoir séparé les hommes et les femmes. C'était évidemment indispensable pour voir les différences de comportement des deux sexes placés dans les mêmes conditions de survie. Glissons-au passage que les femmes se sont montrées plus solidaires et endurantes. Cela n'aurait pas gêné Sacha Guitry, qui disait "Je veux bien que les femmes nous soient supérieures, pourvu qu'elles ne soient pas nos égales". Allez, rions un peu, puisque ce mercredi 5 mai, je me le suis permis.
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