La cinquantième grande fête de l’électronique et du numérique (CES) vient de s’ouvrir à Las Vegas. Au milieu des experts de la high-tech on croise tous les grands patrons de l’automobile. Que viennent-ils y chercher ? Leur futur, et pour certains leurs survie. Si les voitures connectées et sans conducteur sont les vedettes de cette édition, ce n’est pas un paradoxe : l’industrie automobile traditionnelle joue une pièce en trois actes, et autant de questions qui va déterminer son avenir.
D'abord, Renault, Volkswagen ou Toyota vont-ils pouvoir exploiter économiquement les données qui s’échappent par millions des habitacles de leurs véhicules ? Ensuite, qui possédera la clé technologique (et donc financière) sur l’ordinateur embarqué qui équipe désormais toutes les voitures de série ?
Enfin, est-ce que les entreprises de la nouvelle économie et leurs immenses bases de données mondialisées, leur puissance financière sans limite et leurs avantages technologiques ne vont-elles pas remplacer le marché de la vente de voitures par la location d’outil roulant de mobilité ?
Les informaticiens vont-ils prendre le pouvoir sur les constructeurs auto ? En tout cas, le bras de fer est entamé. Il est rugueux. L'an prochain, près de 60% des véhicules vendus dans le monde seront connectés. Ces voitures seront en réalité des smartphones qui bougent et émettent en permanence des milliers d’informations personnelles.
Cela va vite se traduire par 40 milliards de chiffre d'affaires, dont 25 directement tirés des applications et services (info trafic en temps réel, Internet, musique en streaming, etc).
L'an prochain, près de 60% des véhicules vendus dans le monde seront connectés
Christian Menanteau
Nos voitures deviennent en fait l’annexe de notre bureau comme de notre séjour. Nous y sommes nus, transparents pour ces grands voyeurs que sont les "Gafa" (Google, Apple, Facebook et Amazone) qui en font leur miel. On comprend donc la nervosité des constructeurs.
Ces derniers ont compris que leur salut passera par des alliances avec ces géants. Renault-Nissan a scellé un accord mondial avec Microsoft. Fiat fait équipe avec Google pour ses Vans autonomes. BMW, Audi et Mercedes sont en cheville avec Nokia. Ces constructeurs, pour ne pas mourir de faim, ont décidé d’inviter les ogres du "Big Data" à leur banquet.
D'autres font front commun contre ces poids lourds de l'électronique. C'est la cas de PSA, qui intègre l'équipe Ford Toyota pour contrer Apple et Google. Mais tous espèrent conserver une part du festin que constituent les données que leurs véhicules vont collecter. L’exploitation des données personnelles d’un Européen rapporte 1.000 euros en moyenne par an. Bien plus intéressant que la vente d’une voiture.
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