La violence contre les forces de police a fait plus de 350 blessés chez les fonctionnaires depuis le début du mouvement de protestation contre la Loi Travail. Ce mercredi 18 mai, en marge d'une manifestation contre la haine "anti-flic", un cap a été franchi avec l'attaque d'une voiture de police en patrouille qui s'est terminée par un jet de cocktail Molotov sur la voiture, encore occupée.
Pour Alain Bauer, professeur de criminologie, ce n'est pas nouveau. "On est très amnésique sur ces questions, l'accélération de l'information fait qu'on oublie beaucoup de choses, mais la tradition anarco-syndicaliste ou anarco-révolutionnaire, a amené depuis très longtemps à attaquer de policiers, des gendarmes ou des commissariats.... On a fait beaucoup de choses. Ce n'est pas parce qu'on les as oubliées qu'elles ont disparues." Depuis la deuxième guerre mondiale, cette période d'opérations violentes a été apaisée, malgré quelques soubresauts comme la grande manifestation des sidérurgiques en 1979, quand "un policier isolé à dû sortir son arme"
"Ce qui est nouveau", note le spécialiste, "c'est la recrudescence d'un niveau inégalé violences anti-policières non pas par des casseurs de fin de manifestation, mais par des casseurs intégrés ou organisateurs de manifestations en fonctions de points de fixation : un barrage, un aéroport, ou un projet de loi gouvernemental..."
Ces points de fixation des tensions attirent alors des groupes hétéroclites. "Des militants à la fois très centralisés et très structurés de type anarco-révolutionnaires, d'autres qui viennent pour un petit coup d'adrénaline, certains qui sont extrêmement décentralisés" et qui s'organisent via les réseaux sociaux où l'anonymat ne permet pas de bien les identifier. "Internet est un booster de tout et de la radicalisation comme du reste", regrette Alain Bauer.
Cette nouvelle structure des casseurs diffère des fameux "black blocks", "des militants anti-mondialisation, structurés, qui ne sont pas dans une logique d'assassinat, ils sont dans une logique d'affrontement (...) la violence est une violence mobilière et pas individuelle." Ce qui n'a rien à voir avec les mouvements actuels où "le niveau de violence est très élevé parce qu'aujourd'hui, beaucoup des actes sont faits pour tuer et pas seulement marquer une opposition forte à la politique du gouvernement."
Face à ça, que peut faire le gouvernement ? Continuer à appliquer "la méthode française issue de la relation avec les syndicats" qui est une logique de confrontation ou opter pour une stratégie de désescalade comme dans certains pays. "On n'a pas la même relation avec du personnel en chemisette et des unités anti-émeutes" résume-t-il en précisant tout de même : "cela nécessite une immense pédagogie." Et puis, surtout, le gouvernement doit donner "un peu plus de poids au renseignement opérationnel préventif" qui peut permettre de faire baisser la tension.
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