"Les policiers veulent à la fois être aimés par les Français et redoutés par les casseurs", estime Alain Duhamel

REPLAY / ÉDITO - La position paradoxale des policiers fait qu'ils sont à la fois appréciés par 82% des Français et victimes de violences.

Alain Duhamel

Crédit : Damien Rigondeaud

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Un millier de policiers s'est mobilisé pour s'opposer à la "haine anti-flics", ce mercredi 18 mai. Ils disent se sentir mal compris et mal aimé et se considère comme une cible de premier choix pour les casseurs. En effet, depuis le début des manifestations contre la Loi Travail, plus de 350 d'entre eux ont été blessés.

"C'est assez inhabituel de voir des policiers manifester, non pas pour des primes ou des moyens matériels supplémentaires, mais pour demander au fond plus d'équité, de considération et de reconnaissance. En réalité, ils ont raison", estime l'éditorialiste en citant les "insultes" de la part de la CGT et les agressions des casseurs. "Par dessus le marché, on sait très bien qu'ils sont aujourd'hui exténués, entre ce qui s'est passé après les attentats, la COP21, aujourd'hui la loi El Khomri, demain l'Euro..."

"Les policiers sont toujours dépendant du dernier dérapage"

En même temps, "ils peuvent se satisfaire quand ils voient qu'il y a 82% des Français qui les trouvent positifs et ont une bonne image d'eux (...) Les hommes politiques de tous bords pourraient en rêver." Justement, les hommes politiques, eux, ne sont pas non plus à la hauteur de la situation. L'opposition remet en cause le gouvernement et l'absence d'instructions assez fermes, mais pour Alain Duhamel, c'est de la "politique politicienne". Et "faire de la politique politicienne sur ce genre de sujets, ce n'est jamais très respectable". D'autant que "l'opposition avait réduit les effectifs et les moyens de la police alors qu'aujourd'hui c'est l'inverse qui se produit', rappelle l'observateur de la politique.

Il n'empêche, il y a des questions à se poser. "On a l'impression que la police est un peu désemparée face aux nouvelles techniques utilisées par les manifestants. Quand on voit des manifestants ultra-violents s'équiper à 50 mètres de CRS sans qu'on bouge, ça pose des questions." Il y a aussi une différence de traitement qui oblige à repenser notre rapport à la police. Comme le fait remarquer Alain Duhamel, "en ce qui concerne les Nuits Debout, il y a toute une partie de la presse qui est en pleine mythification (...) En revanche, les policiers sont toujours dépendants du dernier incident ou du dernier dérapage." Une situation difficile à tenir quand on veut "à la fois être aimé par les Français et craint par les casseurs".

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