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Testament de Johnny Hallyday : peut-on déshériter ses enfants en France ?
Rédigé en Californie, le testament de Johnny Hallyday exclut Laura Smet et David Hallyday. Une situation illégale en France, où chaque enfant a le droit obligatoirement à une part d'héritage minimum.
Laeticia Hallyday et ses deux filles Jade et Joy avec Laura Smet et David Hallyday, le 9 décembre 2017
Crédit : LUDOVIC MARIN / AFP
Après le deuil, le temps des règlements de comptes. Laura Smet va contester en justice le testament de son père Johnny Hallyday, qui a pu grâce au droit californien confier l'intégralité de son patrimoine à Laeticia.
Pourtant, la loi française est catégorique, on ne peut pas déshériter ses enfants. Chacun d'entre eux a le droit obligatoirement à une part d'héritage minimum : cela s'appelle la réserve héréditaire. Si vous avez un enfant, cela représente par exemple la moitié de vos bien, deux tiers si vous en avez deux.
Il y a toutefois une exception. En effet, si l'enfant est à l'origine de la mort du défunt, il est déshérité. Dans ce cas, le Code civil parle d'"indignité".
Mais avec un testament rédigé à l'étranger, comme celui de Johnny Hallyday, les choses se compliquent. Une directive européenne de 2015 a un peu changé les règles du jeu. Désormais, ce qui prévaut c'est le lieu de résidence et non le pays d'origine.
C'est précisément ce qu'il s'est passé avec le cas Maurice Jarre. Le compositeur a vécu jusqu'à sa mort en Californie ; c'est là-bas que son testament a été fait. Il avait décidé de tout donner à sa femme.
Son fils Jean-Michel Jarre s'est battu pour obtenir une part de l'héritage. Sans succès. La Cour de cassation a tranché très récemment : les juges doivent appliquer le droit californien. Maurice Jarre, bien que Français, avait donc le droit de déshériter ses enfants.
