Salah Abdeslam arrêté : "C'est peut-être le début d'un chemin de vérité", déclare la mère d'une victime du Bataclan

Quatre mois après les attentats du 13 novembre, Salah Abdeslam, l'homme le plus recherché d'Europe, a été arrêté vendredi 18 mars par les services de sécurité belges et français à Bruxelles. Nadine Ribet-Reinhart, la mère de Valentin, tué au Bataclan, évoque "un moment de sidération". "On est bouleversé car c'est peut-être le début d'un chemin de vérité, déclare-t-elle, jusqu'ici on n'a pas encore eu d'informations". 

Cette cavale prenant fin, la mère peine à y croire. "Je ne réalise pas encore mais c'était un rouage important". Malgré l'arrestation du suspect-clé des attentats de Paris, il est difficile pour Nadine Ribet-Reinhart d'être "soulagée" car beaucoup de terroristes sont encore "dans la nature". Elle indique que "deux complices" de Salah Abdeslam sont en fuite, et que ce dernier a "certainement des soutiens en France, en Belgique et en Europe". C'est un début mais rien n'est réglé. "Depuis le 13 novembre à 22h30, je ne sais pas ce qui peut nous soulager", confie-t-elle. 

François Hollande reçoit les associations victimes du terrorisme

Le président de la République reçoit cet après-midi à l'Élysée, les associations de victimes du terrorisme. Nadine Ribet-Reinhart ne sera pas présente mais sera représentée par Georges Saline, président de l'association Fraternité et vérité. Selon elle, il s'agit d'un "premier pas". Néanmoins, la démarche a été longue car cette demande date du 11 février dernier. 

Puis, "notre horizon s’est éclairé", déclare Nadine Ribet-Reihnart. Grâce à cette entrevue présidentielle, il sera possible de "porter la parole des victimes, des blessés et des familles endeuillées". Afin de se reconstruire, la mère de Valentin s'engage à "reconstruire l’avenir des vivants". Selon elle, il est urgent de "prendre en compte leurs demandes et leurs besoins". 

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Elle insiste sur le fait qu'ils ne veulent pas de "la pitié" mais simplement des "actions concrètes", telles que les "conditions d’accès à l’assurance pour un prêt pour des blessés du 13 novembre". Finies les informations d’affichage ou les grandes déclarations, il est vital de s'occuper des blessés, dont certains, sont encore en rééducation. "Ils vont devoir se reconstruire sur le plan humain, identitaire, professionnel, mais la vie n’est plus comme avant", ajoute-t-elle.

La Belgique remise en cause ?

Nadine Ribet-Reinhart justifie son absence à l'invitation de François Hollande essentiellement par son apolitisme. Néanmoins, le 8 mars dernier, la mère de Valentin a posé un recours devant la cour européenne des droits de l’homme, pour pointer la responsabilité de la Belgique dans les attentats. "Depuis le 1er février, c’est une violence faite aux familles, estime-t-elle avant d'ajouter que la Belgique n’a pas déployé toutes les actions qui auraient dû protéger la vie d’autrui". 

À la suite de l'arrestation de Salah Abdeslam, Nadine Ribet-Reinhart s'interroge sur la capacité du terroriste à changer. "Il a 26 ans, il a l’âge de mon fils et a encore ses parents et ses frères", déclare-t-elle. En revanche, cette mère endeuillée espère vivement que le criminel va parler, va dénoncer et informer les enquêteurs. Entre-temps, cette famille comme beaucoup d'autres, essaie à sa manière de se protéger, afin de se reconstruire.