Chose promise, chose faite. Emmanuel Macron avait annoncé qu'il se rendrait à Calais avant la fin du mois afin d'aborder la question de l'accueil de migrants, avec les associations et les forces de l'ordre sur place. Le président de la République a tenu parole mardi 16 janvier en visitant un centre d'accueil et d'examen des situations des personnes en exode à Croisilles avant de prononcer un discours d'une heure.
Un discours qui s'inscrit dans la "même ligne que celle annoncée à Matignon", selon Françoise Sivignon, présidente de Médecins du Monde, interrogée par RTL.fr. C'est-à-dire une "philosophie des politiques migratoires centrée sur l'expulsion de ceux qui n'auront pas droit à l'asile".
Emmanuel Macron a tout de même exprimé sa volonté de revenir sur le système de Dublin. Un statut de réfugié qui renvoie ce dernier dans le pays d'entrée où il a dû faire sa demande d'asile.
"Emmanuel Macron souhaite que l'ensemble du système soit réexaminé, avec une convergence des systèmes dans l'UE, une plus grande solidarité avec les États de premier accueil et une répartition plus équitable des migrants qui arrivent dans l'UE", a expliqué plus en profondeur l'Élysée à l'AFP.
Si Médecins du Monde souligne des "améliorations pour les personnes qui devraient avoir droit à l'asile", l'association note que les droits pour ceux que l'on appelle les "ni, ni" (ni acceptés, ni expulsables), ne sont pas améliorés.
Ses représentants ont décidé de boycotter la réunion entre l'exécutif et les associations de protection des migrants organisée le même jour que la visite, comme L'Auberge des migrants. La raison ? "Il n'y a pas d'espace proposé" pour négocier puisque le gouvernement annonce d'emblée "une ligne politique très ferme dont il ne dérogera pas".
Il y a une mise en doute des réalités du terrain
Françoise Sivignon, présidente de Médecins du Monde
"Je ne peux pas laisser accréditer l'idée que les forces de l'ordre utilisent la violence. Si cela est fait, c'est contraire à toute déontologie. Si cela est fait et prouvé, cela sera sanctionné", a affirmé le chef de l'État.
Une phrase qui promet donc des sanctions, tout en mettant en doute la parole des associations. "C'est une mise en doute de la réalité du terrain", juge Françoise Sivignon qui, elle, ne remet pas en question les faits rapportés par les équipes sur place comme la destruction de tentes et de couvertures. Car le but de ces actes, c'est "d'empêcher la reconstitution d'un jungle", comme l'a réaffirmé le président de la République dans son discours. Les différentes associations rapportent régulièrement des destructions de biens.
Enfin, Emmanuel Macron a annoncé que, désormais, l'État allait se charger de la distribution des repas. Pour Françoise Sivignon, "ça ne devrait pas être aux associations de distribuer la nourriture, c'est le minimum de répondre à des besoins vitaux".
C'est le minimum de répondre à des besoins vitaux
Françoise Sivignon, présidente de Médecins du Monde
Et pour y répondre de manière complète, ce n'est pas seulement la nourriture, mais aussi "mettre à l'abris, protéger, nourrir et soigner". Une solution aussi saluée parle porte-parole de l'Auberge des migrants, François Guennoc, invité de RTL Soir, mardi 16 janvier.
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