Le cabinet noir de François Hollande existe-t-il ? Depuis les propos de François Fillon lors de son passage dans "l'Émission politique" qui dénonçait un "scandale d'État", l'idée interroge. Surtout lorsque le candidat s'appuie sur un livre écrit par plusieurs journalistes, dont deux travaillant pour Le Canard Enchaîné, Bienvenue Place Beauvau, et qu'il persiste en évoquant la possibilité d'avoir été mis sur écoute. "Personne n'accuse l'Élysée d'avoir forgé de toute pièces des affaires qui n'auraient aucune base factuelle", précise Guillaume Perrault, journaliste au Figaro. "Évidemment, il n'y a pas un service administratif appelé "cabinet noir" sur la porte d’entée, mais l’activité décrite dans le livre s'apparente à cela, donc ne jouons pas sur les mots", insiste-t-il, en précisant que les coups tordus en politique ne sont pas chose nouvelle. Les liens entre les hauts responsables de la police et le pouvoir étant établis depuis "au moins la troisième république". Selon lui, le lien entre certaines personnes nommées dans les administrations et l'Élysée "sont très troublants", et justifie de s'interroger.
Pour Marie Drucker cependant, cette affirmation n'est pas nécessairement vraie du fait de postes occupés par des individus que l'on retrouve d'une administration à l'autre. "François Molins, procureur de la République de Paris, a été membre du cabinet de Michèle Alliot-Marie et quand on voit l'homme et le parcours, cela me paraît peu semblable", relève-t-elle. Même chose du côté des services de renseignement : "Patrick Calvar, patron de la DGSI [Direction générale de la sécurité intérieure, ndlr], est un ancien adjoint de Bernard Squarcini [ex directeur du renseignement intérieur, ndlr], et Bernard Bajolet, patron de la DGSE [Direction générale de la sécurité extérieure, ndlr] était coordinateur national du renseignement du temps de Sarkozy", argumente la documentariste. Avant d'observer : "François Hollande a fait aussi dans les services de renseignement avec des gens qui ne lui étaient pas totalement acquis à la base".
François Fillon se victimise
Alexandre Malafaye
Mais cabinet noir ou pas, la question n'est pas réellement là à moins d'un mois du premier tour de l'élection présidentielle. "On est dans une tentative de réponse, un peu dans une logique de stratégie Front national", analyse pour sa part Alexandre Malafaye, fondateur du think tank Synopia. "C'est à peu près tout ce qu'il reste à François Fillon pour essayer d'exister dans cette campagne. Il est attaqué de toute part (...) et un certain nombre d'éléments sont sur la table", observe-t-il. Et de pousser la comparaison avec les frontistes : "il se victimise, il complotise pour essayer de créer une contre procédure qui a peut être une petite chance de renforcer le camp dans lequel il a installé son électorat et peut-être de faire hésiter quelques indécis." Un point sur lequel le rejoint Nicolas Domenach pour qui évoquer un possible cabinet noir n'est autre qu'une façon pour le candidat LR d'essayer de "se blanchir". "C'est pas cela qui a inventé les emplois super bien rétribués de ses enfants et de sa femme, ni les costumes qu'on lui offrait et qu'il a rendu", ironise l'éditorialiste. "Tout ce qui est sorti n'est pas l'histoire du cabinet noir", persiste Nicolas Domenach, "et dans [Bienvenue Place Beauvau] il n'est pas question de François Fillon à un seul instant".
On refait le monde, avec :
Marie Drucker, documentariste
Alexandre Malafaye, fondateur du think tank Synopia
Guillaume Perrault, journaliste au Figaro
Nicolas Domenach, éditorialiste
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