Plusieurs millions de Français sont fâchés avec l'orthographe, est-ce grave ?
REPLAY - Sylvie Brunet, vice-présidente de l'ANDRH, et Alain Bentolila, linguiste et professeur à l'université Paris Descartes, ont commenté les résultats du baromètre Voltaire concernant la baisse du niveau des Français en orthographe.
D'après le baromètre Voltaire publié ce jeudi 11 juin, les Français maîtrisent 45% des 84 règles orthographiques de référence en 2015, contre 51% en 2014. Le niveau en orthographe a baissé aussi bien chez les adultes que dans les établissements scolaires.
Les participes passés, le pluriel des noms composés et les cédilles comptent parmi les fautes les plus fréquentes. Mais ces erreurs sont-elles graves ? Faut-il s'alarmer ?
Alain Bentolila, linguiste et professeur à l'université Paris Descartes, estime que la maîtrise de l'orthographe grammaticale est plus importante que celle de l'orthographe lexicale.
Écrire "ces" au lieu de "c'est", cela témoigne d'une certaine maladresse mentale. L'oubli d'un "n" dans un mot comme "honneur" n'a pas une importance primordiale.
Alain Bentolila, linguiste et professeur à l'université Paris Descartes
Par ailleurs, il se dit étonné de l'engouement des instituts de sondage pour le niveau des Français en orthographe. Il serait également sceptique quant à l'importance des tests orthographiques dans les entreprises.
Je suis un peu dubitatif sur le fait qu'il serait primordial pour une entreprise d'avoir des salariés qui ne font pas de fautes d'orthographe.
Alain Bentolila, linguiste et professeur à l'université Paris Descartes
Selon Sylvie Brunet, vice-présidente de l'ANDRH, l'importance des fautes d'orthographe dépend du parcours professionnel et du métier qu'on exerce. Si on est dans un métier de communication où l'on doit beaucoup échanger par écrit, elle estime que faire des fautes d'orthographe est rédhibitoire. Par ailleurs, elle confirme que le niveau d'orthographe baisse au sein des entreprises.
Il est de plus en plus difficile de trouver un salarié pouvant écrire un compte-rendu de réunion clair et sans fautes .
Sylvie Brunet, vice-présidente de l'ANDRH
