Vous avez de bonnes jambes ? Il y a 206 marches jusqu'au pied de la coupole, dans ce qu’on appelle "le lanternon" qui a été entièrement démonté et rénové. Regardez au passage, depuis le balcon à l’intérieur du bâtiment, la vue plongeante sur le pendule de Foucault à la croisée du transept. Car oui, avant d’être une nécropole, le Panthéon était une église que l’architecte Soufflot avait imaginée légère et lumineuse. Continuons l’ascension, dix mètres plus haut. Derrière cette porte bicentenaire, Paris est à vous.
Jamais depuis l'achèvement du bâtiment en 1790, les colonnades n’avaient été aussi blanches. Un tiers des pierres du lanternon ont été remplacées. Franchement, Paris est magique. Vous pouvez faire tout le tour. Vue à 360 degrés. Juste devant, les jardins du Luxembourg et le lycée Henry IV. On voit tous les dômes de Paris. Le plus brillant ? Les Invalides. Plus loin, le Mont-Valérien et les masses grises de la Défense. Et enfin Notre-Dame-de-Paris. On dirait une carte postale de la capitale. Car à peu de chose près, c’est cette vue que les Parisiens du XIXème avaient l’habitude d'admirer, le weekend. C’était le point le plus haut de la ville, jusqu’à la naissance de la tour Eiffel. Le Panthéon ne s’en ai jamais remis.
La "dame de fer" accueille 7 millions de visiteurs par an. Le Panthéon n’est que le vingt-deuxième lieu le plus visité à Paris avec 660.000 personnes, grâce à des accords avec des tours opérateurs et aux visites des scolaires. Mais spontanément les Français ne viennent pas au Panthéon. 70% des visiteurs sont des touristes étrangers. Les quatre panthéonisations de l’année dernière ont a peine fait frémir la fréquentation de la crypte des "Grands Hommes", pourtant ouverte pendant les travaux. Trop grand, trop sombre, trop solennel. Le Panthéon intimide.
"C'est un monument qui est excessivement majestueux. Peut-être justement sa majesté lui nuit. Il est tellement imposant qu'on a un peu peur d'y entrer, car on a l'impression d'être un peu petit à l'intérieur", explique Pascal Monnet, du Centre des monuments nationaux en charge des lieux. "Aux Grands hommes la patrie reconnaissante. Néanmoins le fait d'y rentrer c'est de vouloir se dépasser en quelque sorte mais aussi découvrir quelque chose", poursuit-il. C’est vrai que c’est impressionnant. Mais une fois les grilles passées, les visiteurs semblent y trouver leur compte. En moyenne, ils y restent trois heures.
Seuls les travaux les plus urgents ont été réalisés. Pour restaurer la coupole, il a fallu monter un échafaudage-tabouret, qui ne touchait pas l’édifice et qui est venu au-dessus de la coupole. Le démontage de l’échafaudage permet aujourd'hui de rouvrir les visites des parties hautes. Mais il faut encore deux campagnes de travaux pour restaurer la colonnade extérieure et l’intérieur, où il reste des filets pour éviter que des pierres ne tombent sur les visiteurs. Normalement, la maison des "Grands hommes" sera refaite à neuf en 2023.
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