"Drones Park", le premier centre de loisirs consacré à 100% aux drones
REPLAY - En janvier 2017 à Dunkerque devrait être inauguré un lieu conçu pour les amateurs d'aéronefs sans pilote. Une première en France.
Les architectes ont déjà dessiné les lieux qui vont s’élever à côté d’un bâtiment en brique existant, à côté d’une ancienne fabrique de toile de jute réhabilitée. Cela devrait fait 300 mètres carrés au total. En intérieur : comme cela, même avec le vent du Nord, on pourra quand même faire voler des drones tous les jours que Dieu fait. Ce seront des mini-drones : ils font moins de 55 grammes. Ce ne sont donc pas ceux utilisés pour les courses de compétitions qui se développent de plus en plus.
Mais en intérieur, il faudra quand même trouver une solution pour la sonorisation. En mettant des casques anti-bruit, par exemple, pour éviter d’avoir les oreilles qui bourdonnent comme les drones. D'ailleurs, "drone" en anglais, ça veut dire "bourdonnement", "vrombissement". Une mezzanine séparera le lieu en deux niveaux, où seront reconstitués une petite ville avec des routes, un plan d'eau et des maisons. Avant de passer un jour à des lunettes 3D qui feront passer de la ville à la montagne.
Les drones rapprochent du réel
Les pilotes des drones seront sur une passerelle à 3 mètres de haut. Chacun pourra venir avec son drone ou en emprunter un. Pour apprendre à piloter, pour réparer son drone, pour acheter une hélice qui manque ou carrément pour fabriquer son propre drone.
Derrière ce projet, ne cherchez pas un propriétaire de parc de loisirs ni un fabriquant de drones. C'est un grand enfant, comme nous tous, Olivier Victorri, 43 ans, qui le pilote. Grand joueur depuis son enfance - baby-foot, billard, jeux vidéo, il a joué à tout avec ses potes -, il a été éducateur. Il travaillait dans une boîte web depuis dix ans, lorsqu'il a piloté son premier drone. Il est d’abord retombé en enfance. Il dit que cela lui a rappelé son premier Star Wars.
Mais cet essai a été une révélation pour lui. Il a compris, sans doute avant les autres, que les drones ont beau être des bijoux de technologie, ils nous rapprochent du réel et de la matérialité des choses. "Sur des ordinateurs on va piloter des images. C'est un personnage ou une voiture que l'on va déplacer. Quand on pilote un drone, il y a cette télécommande mais ce que l'on pilote c'est un truc réel", explique-t-il. "Avec le drone, on revient à la réalité. Le monde, c'est notre monde, c'est vivant. Il ne faut pas se laisser embarquer par la technologie", poursuit-il. Son souhait : "Utiliser la technologie pour se rassembler et pour jouer ensemble".
Retisser les liens humains
La conviction du fondateur du "Drones Park", c’est qu’autour des télécommandes de drones, on peut retisser des liens humains qui se sont effilochés. Car piloter seul, ça a ses limites. Se passer les télécommandes, relever des défis, créer des parcours d'obstacles, des circuits avec des énigmes, c’est beaucoup plus drôle en équipe. C’est ce qu’Olivier Victorri fait déjà dans ce quartier de Dunkerque en pleine réhabilitation. "Drones Park" propose des ateliers pour les jeunes avec des maisons de quartier et des séminaires pour les entreprises afin souder des équipes autour d’un jeu.
Olivier Victorri est persuadé que les drones et l’ère de la démocratisation de la robotique offrent aussi à l’espèce humaine des perspectives qu’on ne peut pas encore imaginer. Un peu comme dans les années 90, quand on a commencé à parler de l’Internet.
