Les réalisateurs d'un documentaire britannique, qui ont radiographié la sépulture de William Shakespeare (1564-1616), pourraient mettre fin à une légende et révéler ce qui se cache dans son cercueil. La pierre tombale est située dans l'église de Stratford, à deux heures de Londres, où est né et est mort l'écrivain. Mais il y a un gros souci. Car l'épitaphe, écrit non pas en prose mais en vers, dit : "Mon bon ami, pour l'amour de Jésus, abstiens-toi de creuser la poussière enfermée ici. Béni soit celui qui épargne ces pierres, et maudit soit celui qui dérange mes os". Avec un tel message, quatre siècles tout juste après la mort du poète-dramaturge, personne n'avait jusqu'alors osé troubler le repos de l'auteur de Hamlet.
Mais vous savez, maintenant on veut tout savoir, lever tous les mystères. Récemment des voix se sont élevées pour qu'on exhume le corps de Shakespeare. L'église de la Sainte Trinité à Stratford où se trouve le tombeau, juste devant l'autel, a refusé. Elle n'ose pas tenter le diable, défier les spectres et les exorcistes. Mais elle a consenti à une radiographie de haute technologie de la sépulture, sans donc qu'on ouvre rien.
Que pourrait-on bien trouver dans cette tombe ? Déjà, le squelette de Shakespeare pourra être mesuré, tout comme celui de sa femme et de membres de sa famille qui sont également dans le caveau. Mais plus étonnant, on dit (mais cela fait 400 ans donc personne n'en sait rien) que, peut-être, Shakespeare s'est fait enterrer avec des objets. Allez savoir, avec ses pièces de théâtre, lui qui ne les a même pas fait éditer de son vivant.
Car Shakespeare - ça nous parait inconcevable aujourd'hui - se "foutait" de la postérité de ses œuvres, confie Michael Edwards, le premier et l'unique membre britannique de l'Académie française. "Si on trouve qu'il a très précisément rassemblé toutes ses oeuvres à Stratford, qu'il a par exemple décidé quelle était la version définitive du Roi Lear (il y a deux textes qui divergent), si on découvre que ces manuscrits étaient conservés dans le tombeau, ce serait formidable", explique le spécialiste du dramaturge. "Malheureusement je crois que ce soit simplement pas le cas", poursuit-il en riant.
Là, l'histoire des objets enterrés semble avoir été inventée par la télévision britannique. Channel 4, qui a payé la radiographie du caveau, organise en fait la construction de la légende s'appuyant sur cette épitaphe si shakespearienne. Alors oui, ces vers menaçants existent mais ils sont en fait assez classiques pour l'époque. On soupçonne la télé britannique d'être de mèche avec l'office de tourisme de Strasford pour, elle, faire de l'audience et, eux, assurer leur saison touristique. Le résultat de la radiographie est annoncé pour l'été, pile au moment où Shakespeare va fêter ses 400 ans dans sa tombe.
Michael Edwards, qui a passé sa vie et n'a pas terminé à comprendre Macbeth, Othello, Le Roi Lear, espère qu'on profitera des commémorations pour découvrir ou lire l'œuvre. C'est vrai que de connaitre la taille du fémur de Skakespeare -ce qui de risque d'arriver -, ça nous fera une belle jambe.
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