Rennes : des heurts ont éclaté entre manifestants et forces de l'ordre

Samedi 14 mai, le préfet d'Ille-et-Vilaine a recommandé aux habitants de la ville de Rennes d'"éviter le centre-ville" l'après-midi, où devrait se dérouler une manifestation "contre les violences policières" pourtant interdite par les autorités. "Il vaudrait mieux éviter le centre-ville cet après-midi", a déclaré Patrick Dallennes lors d'un point-presse. Au moins 700 personnes s'étaient rassemblées, "on est sur cette estimation, on s'attend à ce que ce soit plus", a indiqué M. Dallennes, précisant que cinq personnes avaient été interpellées après de nouveaux incidents vendredi 13 mai dans la ville. 

Les 12 et 13 mai, des affrontements entre force de l'ordre et manifestants ont dégénéré dans le centre-ville de Rennes. Les commerçants ont exprimé leur ras-le-bol. Plusieurs agences bancaires ont été saccagées, les vitres d'un commissariat ont été brisées. "Rennes et Nantes n'ont pas vocation à devenir un champ de bataille pour casseurs violents", s'est indigné le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve. "Ce sont des actions commando qui n'ont rien à voir avec les revendications contre la loi Travail", a, pour sa part, estimé le préfet de la zone défense.

Un manifestant a montré à l'AFP une marque à la cuisse causée selon lui par une balle de défense. "Ils ne cherchent pas à nous faire peur mais à nous faire mal. La violence n'est pas de notre côté, ils tirent pour nous mutiler", a-t-il déclaré. Selon la préfecture, les forces de l'ordre ont utilisé des gaz lacrymogènes et des lanceurs de balles de défense afin de repousser les manifestants qui lançaient des projectiles. Personne n'a été blessé du côté de leur côté.

Vendredi soir, un groupe d'environ 300 casseurs a déambulé dans le centre de Rennes pour protester contre l'évacuation d'une salle municipale occupée depuis le 1er mai, dégradant de nombreux commerces et bâtiments publics.