Loi Travail : "Plus les manifestations sont clairsemées, plus elles sont violentes", estime Alain Duhamel

Les manifestations contre la loi El Khomri deviennent de plus en plus violentes au fil des semaines.  "Ce qui est le plus frappant au fil des jours, c'est que plus les manifestations sont clairsemées et plus elles sont violentes", estime Alain Duhamel, qui rappelle qu'en mars, les mobilisations étaient "bien suivies et bien tranquilles", qu'en avril elles étaient "moins suivies et moins tranquilles" et qu'en mai, elles sont "encore moins suivies et plus du tout tranquilles". 

L'éditorialiste explique ce phénomène troublant par la division entre les casseurs et les manifestants. "Les manifestants sont des syndiqués, des mécontents, des étudiants et des adversaires de la loi El Khomri qui veulent manifester tranquillement. Les casseurs viennent là pour la bagarre, pour s'en prendre à la police, pour lancer des projectiles et pour faire prendre des risques", considère-t-il. Loin d'être soudés au sein d'un cortège homogène, ces groupes sont l'un contre l'autre. 

Les casseurs, qui s'en prenaient jusqu'à maintenant uniquement à la police, ciblent aujourd'hui les services d'ordre des syndiqués. "Pour eux, ce sont les deux phases d'une société qu'ils récusent", assure l'éditorialiste. D'autant que selon lui, la violence seule ne pourrait venir à bout de la loi Travail, sauf en cas de drame, comme de "lancer du béton sur les CRS. Alain Duhamel se désole que la CGT, qui est l'adversaire des casseurs, "multiplie l'appel aux grèves et manifestations et ainsi, multiplie les risques".