Loi Travail : les députés socialistes en difficulté sur le terrain après le passage en force de Manuel Valls

Elle a été au cœur de l'actualité ces derniers mois. La loi Travail a donc été adoptée grâce au 49-3. La motion de censure de gauche, emmenée par les frondeurs socialistes, n'a pas vu le jour à deux voix près. Celle de droite, elle, a logiquement été rejetée. Vendredi 13 mai, Martine Aubry a estimé, dans une lettre adressée aux militants socialistes du Nord, que le choix d'utiliser le 49-3 n'était pas acceptable.

Ce passage en force à l'Assemblée nationale a, en tout cas, laissé beaucoup de députés socialistes traumatisés. Il y a clairement des députés qui se planquent. "Ça chauffe trop en ce moment", explique par exemple une parlementaire du sud est, qui évite de se montrer sur les marchés. Comme elle, beaucoup de socialistes sont bien contents de ce week-end de Pentecôte pour souffler un peu. Un bon prétexte aussi pour laisser leurs administrés tranquilles.

Une vraie colère des troupes socialistes

Et puis il y a ceux qui ont pris les devants. Dominique Raimbourg, le président de la Commission des lois de l'Assemblée nationale, a organisé une réunion dès ce jeudi 19 mai dans sa circonscription : un atelier citoyen pour tenter de déminer le terrain, défendre ce qui a été fait depuis 2012 mais aussi laisser la parole aux militants et aux sympathisants. Tous les élus socialistes font le même constat : il y a une vraie colère de leurs troupes ou de ce qu'il en reste. Alors certains cherchent dans l'histoire du parti des heures encore plus sombres. Et ils tombent bien sûr sur 1993 : une année noire, une bérézina aux législatives. Selon un vieux briscard, le PS n'en est pas encore là. On se console comme on peut.