Les derniers chiffres du chômage du quinquennat Hollande ont été publiés mercredi 24 mai. Le mois d'avril a été plutôt bon, avec une diminution de 36.000 demandeurs d'emploi. Cette diminution s'explique notamment parce qu'une bonne trentaine de milliers de chômeurs ont, en avril, trouvé une activité partielle, soit sous la forme d'un CDD court, soit sous la forme d'un temps partiel. C'est un mouvement exactement inverse à celui que nous avions connu en mars, où le nombre de chômeurs avait fortement augmenté.
Un mois en hausse, un mois en baisse... Difficile de s'y retrouver, mais finalement la tendance est légèrement à la baisse. Sur un an, le nombre de chômeurs a baissé de 36.000, sur un total de 3,5 millions. C'est vraiment l'épaisseur du trait. Par rapport au point le plus haut jamais atteint en France - en février 2016 -, la baisse est de 100.000 environ. En réalité, cette décrue semblait bien amorcée il y a quelque mois, et elle s'est interrompue. Comme s'il y avait eu une rechute, au début 2017.
Cette rechute est d'autant plus curieuse que sur le premier trimestre 2017, la France a créé 50 000 emplois, c'est-à-dire un bon nombre - un rythme similaire à celui de l'année 2016. On aurait dû voir le chômage baisser davantage. Si cela ne s'est pas produit, c'est sans doute dû à ce que l'on appelle la flexion, l'augmentation du nombre de candidats à l'emploi. Dans les périodes de reprise, certaines personnes qui ne cherchaient plus d'emploi se remettent sur le marché du travail, en s'inscrivant à Pôle Emploi. Du coup, la baisse du chômage est plus lente qu'attendu.
Les négociations sociales qui ont débuté cette semaine sont de nature à accélérer cette baisse, mais pas toutes seules. Il faut pour cela de la croissance. Les réformes du marché du travail, la simplification du code du travail par exemple, qui est envisagée, ne produisent pas d'effet en elles-mêmes. Dans l'idéal, il faut qu'elles accompagnent une reprise, qu'elles soient mises en place simultanément à la reprise. Une bonne réforme du marché du travail permet d'augmenter la taille de la voile du bateau, mais pas de faire du vent pour le faire avancer.
Difficile de savoir si les réformes vont aboutir, mais elles débutent en cas dans un climat positif. Il faut rappeler que l'enjeu dépasse largement le marché du travail. C'est la première réforme, elle entraînera dans son sillage toutes les autres, soit par le fond, si elle rate, soit au contraire en créant un précédent favorable. L'on peut penser que le climat est bon, car visiblement les syndicats ont eu l'impression d'être entendus, durant cette première phase, et tant mieux.
Quant aux patrons, ils ont obtenu la suppression du fameux compte pénibilité, qui devait recenser toutes les postures pénibles de leurs salariés au travail, et qui leur donnait à eux, les patrons, la migraine. Et ils devraient aussi avoir la peau du prélèvement à la source, qui leur donne des boutons, parce qu'il renforce les obligations administratives de l'entreprise. En bref, c'est une bonne petite semaine, où l'on a vu le nouveau président alterner subtilement les signes pour les uns et pour les autres. ll a en quelque sorte attendri la viande, les choses sérieuses peuvent maintenant commencer.
Bienvenue sur RTL
Ne manquez rien de l'actualité en activant les notifications sur votre navigateur
Cliquez sur “Autoriser” pour poursuivre votre navigation en recevant des notifications. Vous recevrez ponctuellement sous forme de notifciation des actualités RTL. Pour vous désabonner, modifier vos préférences, rendez-vous à tout moment dans le centre de notification de votre équipement.
Bienvenue sur RTL
Rejoignez la communauté RTL, RTL2 et Fun Radio pour profiter du meilleur de la radio
Je crée mon compte