Emmanuel Macron reçoit ce mardi 23 mai les partenaires sociaux. On sait que les syndicats sont inquiets de la réforme du marché du travail, mais ils perçoivent pour l'heure le nouveau président et ses projets avec une vigilance que l'on peut qualifier de positive. S’ils se félicitent des projets d'Emmanuel Macron, ils redoutent une réforme a minima, un peu comme la loi El Khomri qui selon eux n’est pas suffisante pour déclencher les embauches.
Cette vigilance est positive parce que les partenaires sociaux voient bien que les équipes et les méthodes gouvernementales vont être elles aussi renouvelées, que nombre de ministres ont déjà travaillé dans la vraie vie, et qu’ils connaissent donc l’entreprise, ce qui n’est pas si fréquent. Tout cela crée un climat plus propice à la négociation que durant le précédent quinquennat.
Le point-clé, au moins pour les TPE et les PME, n’est pas la réforme de la négociation sociale, mais plutôt le fameux barème d’indemnité de licenciement, qui constituerait une norme pour les entreprises se séparant d’un salarié, en fixant un plafond d’indemnités, en fonction par exemple de l’ancienneté du personnel concerné. Les patrons tiennent beaucoup à cette innovation, qui aurait à leurs yeux deux avantages.
D'abord, cela éviterait une longue procédure aux prud’hommes. Ensuite, cela donnerait un prix clair au licenciement. Tout patron saurait à l’avance combien un licenciement peut lui coûter. Deux avantages qui, disent les patrons, permettraient de prendre le risque d’embaucher plus facilement. En fait, les patrons souhaitent que l’on diminue leur risque.
Le niveau du barème est cœur du sujet. Pas question de différencier selon la taille des entreprises, cela serait anticonstitutionnel. Pour les entreprises, un demi mois d’indemnité par année de présence est le bon point de départ, pour les syndicats, on est plutôt à un mois par année d’ancienneté dans l’entreprise. Emmanuel Macron a également prévu des aides financières pour les entreprises. Cela doit leur plaire… Non sans réserves. Parce que le chef de l'État veut remplacer le fameux CICE par une baisse des charges, pour le même montant en apparence, c’est-à-dire une vingtaine de milliards en rythme annuel.
Si ce n’est que par un jeu de fiscalité complexe, le nouveau système re-prélèvera six à sept milliards d’euros sur les bénéfices. L’aide sera donc moins importante qu’aujourd’hui, au moins à partir de 2019. En plus, elle sera moins avantageuse que le CICE pour l’industrie, parce que concentrée sur les bas salaires, qui sont plus nombreux dans le secteur des services comme la grande distribution par exemple, que dans l’industrie.
Il est indispensable que des contreparties soient mises en place pour les salariés si la négociation sociale qui commence aujourd’hui aboutit. Emmanuel Macron n’en a jamais parlé, curieusement, mais s’il veut que se constitue dans la négociation un front réformiste avec la CFDT et Force Ouvrière - et c’est tout à fait possible au vu des ouvertures qu’a faites le leader de FO Jean-Claude Mailly -, il faudra que les centrales syndicales obtiennent du "grain à moudre". On n’a jamais vu aboutir des négociations à sens unique. Comme disent les notaires, qui ont l’habitude du compromis, un bon partage, c’est celui qui mécontente tout le monde.
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