Les portables en prison, "un secret de polichinelle", selon un ancien détenu

REPLAY - Patrick n'est pas étonné par les clichés postés sur Facebook par des détenus des Baumettes.

La prison des Baumettes, à Marseille, le 8 janvier 2013 (image d'illustration)

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La Provence publiait lundi 5 janvier des photos de détenus de la prison des Baumettes (Marseille) en train de s'amuser à fumer le narguilé ou d'exhiber des liasses de billets. Une image très éloignée de ce que devrait être une prison.

Un trafic de longue date

"C'est de la frime, estime Patrick, un ancien détenu des Baumettes. Mais en même temps, ils vont créer beaucoup de problèmes à ceux qui veulent être tranquilles car ces photos vont donner lieu à une fouille ministérielle - quand des surveillants viennent de différentes prisons pour fouiller - mais c'est une horreur. Les photos sur le mur sont arrachées, déchirées et on fout tout en l'air".

Selon Patrick, la présence d'objets interdits (portables, armes, etc) dans les prisons est "un secret de polichinelle" et ce trafic est notamment alimenté par des personnes "qui ont un accès tranquille à la prison". Il ajoute : "Certains rentrent des choses parce qu'ils ont peur, d'autres pour acheter leur tranquillité, d'autres aussi par appât du gain. C'est un commerce. Mais risquer une carrière pour 300 euros, j'ai du mal à comprendre".

Plus personne pour canaliser les jeunes

Patrick estime surtout que "les petits jeunes" qui se sont amusés à publier des photos sur Facebook le font car "ils n'ont peur de personne". Il s'explique : "Il n'y a plus personne pour se mettre en face d'eux donc ils font les kakous".

Et l'ancien détenu d'affirmer qu'il serait très facile d'empêcher ces trafics en prison : "Les policiers et les juges laissent faire. S'ils le voulaient vraiment, il n'y aurait plus de portables mais ils les écoutent (...) J'ai même vu des portables à l'isolement".

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