C'est une enquête inédite en France. Le Conseil national d'évaluation du
système scolaire (Cnesco) a dévoilé ce mardi 3 octobre les résultats de trois
ans de travaux autour de la qualité de vie à l'école, sur des sujets comme la
restauration, les problèmes d'hygiène, d'insécurité ou l'aménagement des
espaces. Ses conclusions ? Tout d'abord, les élèves français ne sont pas tous
égaux devant l'accès à la cantine. Ceux issus de familles défavorisées sont deux
fois plus nombreux que les autres à ne pas y manger, sans doute pour des raisons
financières, souligne le rapport.
Bien que la
quasi-totalité des collèges et lycées en France propose un service de
restauration scolaire, 30% des collégiens n'y sont pas
inscrits. Ils étaient 45% il y a vingt ans. "Il y a eu une amélioration
incontestable de la cantine au cours des quarante dernières années, relève
Nathalie Mons, présidente du Cnesco. Le problème, c'est que tout le monde n'y a
pas accès". Or ce service semble "crucial pour les enfants, notamment les plus
défavorisés", à plus d'un titre : "Des déjeuners nourrissants et équilibrés ont
un impact sur la capacité de concentration des élèves", le recul de l'obésité ou
des absences liées aux maladies, mais la cantine constitue aussi "un lieu de
socialisation".
En France, 40% des chefs d'établissement déclarent que des tarifs spécifiques
- décidés par les collectivités locales - sont appliqués aux plus démunis. Si en
Finlande ou en Suède, la cantine est un service gratuit pour tous,
seuls 22% des établissements en France proposent une grille pouvant aller
jusqu'à la gratuité. Le prix moyen d'un repas facturé aux familles est de 3,30
euros, un tarif certes "nettement inférieur aux coûts réels", indique le
Cnesco, mais non négligeable pour des familles défavorisées..
En outre, les menus ne sont pas toujours adaptés aux habitudes alimentaires des élèves : 63% des collèges et lycées proposent un choix entre au moins deux plats principaux. Mais lorsqu'un élève ne consomme ni viande ni poisson, une alternative végétarienne n'est proposée que dans 17% des établissements interrogés.
Autre problème, le manque d'hygiène et de sécurité dans les toilettes est pointé du doigt. Dégradations des locaux, incivilités, absence de produits comme le papier ou le savon : de nombreux élèves renoncent à fréquenter les toilettes de leur établissement pour ces raisons avec, à la clé, des risques pour leur santé. "Les toilettes de mon collège, j'y vais le moins possible", raconte Rose, en 6e près de Bordeaux. "Elles ne donnent pas envie : il y a du pipi par terre, des portes cassées qui ne ferment pas et il manque parfois du papier pour s'essuyer".
Le nettoyage des sanitaires ne serait pas non plus
réalisé de manière régulière tout au long de la journée : ainsi la moitié des
établissements le pratique une seule fois par jour. "Les toilettes sont, dans
les établissements scolaires, le lieu le plus sensible et le plus difficile à
surveiller", confirme Philippe Tournier, secrétaire général du principal
syndicat des chefs d'établissement, le SNPDEN.
Par ailleurs, les collèges et lycées sont aussi très nombreux à être
interpellés sur des problèmes d’isolation thermique, une mauvaise luminosité ou
insonorisation des salles. Plus d’un établissement public sur quatre considère
que l’aménagement de leur collège ou lycée ne contribue pas à un créer un
environnement propice au travail.
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