"La France d'aujourd'hui aurait besoin de dialogue et de tolérance", estime Alain Duhamel
ÉDITO - Face à un pays divisé sur de plus en plus de sujets, l'éditorialiste préconise un retour au calme et au dialogue.
En juin 1936, face à une grève qui s'éternisait, Maurice Thorez, secrétaire général du Parti Communiste Français avait lancé sa célèbre phrase : "Il faut savoir terminer une grève... Surtout lorsqu'on a obtenu satisfaction". Une citation que Manuel Valls aimerait sans doute reprendre à son compte, mais il ne peut pas. "Aujourd'hui, on ne peut pas dire que ça s'applique", reconnaît Alain Duhamel, qui précise : "Sauf à la SNCF", où la grève est "de plus en plus minoritaire (...) D'autres part, sur le fond, la CFDT et l'Unsa ont obtenu satisfaction, ça coûtera d'ailleurs assez cher aux contribuables."
Contrairement à la grève dans les transports, le mouvement contre la loi Travail n'a pas obtenu gain de cause, mais perd quand même en popularité. "Les Français étaient contre la loi El Khomri parce que le gouvernement avait été d'une maladresse extrême dans cette affaire", rappelle l'éditorialiste. Mais en réalité, "en dehors des transports, les grèves sont moins nombreuses et les manifestations sont de moins en moins nombreuses".
La France rongée par "la maladie de la discorde"
Pour Alain Duhamel, le climat actuel pourra revenir au calme lorsque les grèves cesseront et que les citoyens pourront "comparer ce que propose le gouvernement et ce que propose la Droite au Sénat, sur le même sujet." D'après lui, et aux yeux de la presse étrangère, la France est toujours rongée par "la maladie de la discorde". "Ça n'est pas nouveau. Jules César disait déjà : 'Les tribus gauloises seraient imbattables, si elles ne se querellaient pas'. La réalité est que ça n'a pas changé."
Alain Duhamel regrette la situation actuelle d'un pays "complètement fracturé, fissuré, entre la Gauche, la Droite, à l'intérieur de la Gauche, à l'intérieur de la droite, avec les communautarismes qui ressortent, avec l'opposition entre ceux qui se sentent Européens et ceux qui se sentent nationalistes..." Pour soigner tout ça, le docteur Duhamel ne prescrit qu'un remède : "La France d'aujourd'hui aurait besoin de dialogue et de tolérance".
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