La fin des contrats aidés se confirme. Les préfets ont déjà reçu pour ordre de réduire les subventions. Le monde éducatif est en colère à La Réunion, notamment. Quand Emmanuel Macron veut mettre fin à ce type de contrats, il fait un choix : abandonner le traitement social du chômage. Les contrats aidés aujourd'hui, ce sont les emplois d'avenir, les contrats starter, les contrats initiative emploi.
Ce sont ces postes proposés le plus souvent aux jeunes non diplômés dans les administrations, les associations ou encore le secteur privé, financés en partie par l'État. L'année dernière, sous François Hollande, on a frôlé des records d'emplois aidés : 460.000 pour un budget de plus de 4 milliards d'euros. Cette année, il y a déjà eu près de 300.000 contrats ratifiés, principalement par la dernière équipe au pouvoir, avant l'élection.
Seulement voilà, les résultats ne suivent pas. Les contrats aidés, ça sort des jeunes des statistiques du chômage, c'est bon pour l'image des dirigeants politiques, mais la Cour des Comptes a encore récemment démontré l'inefficacité du système. 26% des jeunes en contrat aidé dans le public ont retrouvé un emploi 6 mois après leur contrat aidé. C'est mieux pour un contrait aidé dans le privé : 66%. Les bénéficiaires n'arrivent pas vraiment à faire valoir leur expérience avec un tel type de contrat. Un emploi aidé, c'est coûteux, pas efficace et pas un bon tremplin d'insertion a résumé la semaine dernière la ministre du Travail, Muriel Penicaud devant les députés. Puis le Premier ministre Édouard Philippe sur RTL a commencé à préparer les esprits pour ce changement de cap.
Les emplois aidés datent d'il y a 30 ans, c'est Raymond Barre qui les a utilisés en premier, puis Martine Aubry qui les a généralisés avec les emplois-jeunes. À la place, le gouvernement propose de tout miser sur la formation. On attend à l'automne le deuxième texte phare de ce gouvernement, après la réforme du travail. 15 milliards d'euros devraient être consacrés à la formation professionnelle, sur 5 ans. Et puis au printemps prochain, il y aura la présentation d'une autre réforme, sur l'éducation et l'apprentissage.
Il va rester quelques contrats aidés dans l'Éducation nationale pour accompagner les enfants handicapés, en Outre-Mer et dans les associations d'urgence sociale et sanitaire du type de la Croix Rouge ou du Secours Populaire. Mais c'est risqué. Ça va faire très mal dans un premier temps à cette population éloignée de l'emploi, qui n'a pas d'autre solution pour entrer dans le monde du travail. Comme le dit La France insoumise, "on supprime l’échelle, mais on n'a pas encore l'escalier".
Les chiffres du chômage vont augmenter sur les premiers mois. Mais Emmanuel Macron fait le pari de la formation, et puis de la croissance. Celle-ci, enfin rétablie, devrait inciter les entreprises à embaucher sans coup de pouce de l'État. Les contrats aidés, ils sont surtout utiles en période de chômage élevé. Alors, il se donne deux ans le Président de la République, quitte à être impopulaire au début de son mandat. Il estime que c'est le bon moment pour supporter un trou d'air.
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