Le Canard Enchaîné a allumé la mèche au cœur du mois d'août 2016. Et depuis ce jour, le feu n'a cessé de croître. Comparée au scandale du Mediator des laboratoires Servier, l'affaire pourrait s'avérer à terme bien plus vaste. Depuis ces révélations, plusieurs étapes ont été franchies. Le gouvernement a tout d'abord mis en place un fonds d'indemnisation dans la foulée des révélations de l'hebdomadaire satirique, puis l'Assemblée nationale a entériné l'indemnisation des victimes en novembre.
La dernière étape en date est le lancement d'une action de groupe contre le laboratoire mis en cause, Sanofi, le 13 décembre 2016. Une première pour une affaire touchant au secteur sensible des industries pharmaceutiques, qui permettra peut-être de percer l'opacité qui entoure cette affaire, qui prend des airs de scandale.
Il s'agit d'un médicament antiépileptique, commercialisé par le laboratoire pharmaceutique Sanofi depuis 1967. Il est accusé d'être responsable de malformations chez le fœtus, de troubles autistiques et de retards de développement chez l'enfant à naître. Environ 10% des enfants dont la mère aurait pris ce traitement pendant la grossesse seraient atteints. Ce qui représente un chiffre important de victimes potentielles puisque selon les chiffres publiés par Le Canard Enchaîné en août, rien que pour la période entre 2007 et 2014, plus de 10.000 femmes enceintes y auraient été exposées.
La molécule mise en cause est le Valproate. Une substance active qui entre également dans la composition d'autres médicaments, comme la Dépakote, utilisée pour soigner les troubles bipolaires. En France, on estime la population atteinte par ces troubles entre 1 et 4% de la population totale. Contactée par RTL.fr en août 2016, la présidente de l'Association d'aide aux parents d'enfants souffrant du syndrome de l'anti-convulsivant (Apesac) Marine Martin, sous Dépakine depuis 1978 et mère de deux enfants handicapés, a fait des estimations. Selon elle, 50.000 enfants auraient été affectés depuis la commercialisation de la Dépakine en 1967.
L’Inspection générale des affaires sociales (Igas) a rendu un rapport en février 2016 à la demande de l'Apesac. Et selon ses conclusions, Sanofi aurait manqué de "réactivité" et n'a pas adapté ses notices à destination du public en temps et en heure. En 2006, le Vidal, l'ouvrage de référence des médecins mentionnait le danger que les femmes enceintes faisaient encourir à l'enfant à naître en utilisant ce médicament. Une mise à jour qui n'a pas alerté Sanofi, qui a simplement déconseillé la prise de Dépakine pendant la grossesse, jusqu'en 2010. Année où la notice du médicament a commencé à mettre en garde contre les risques de "malformation du fœtus", de "troubles autistiques" et de "troubles du développement". Désormais, et ce depuis 2015, les femmes en âge de procréer doivent donner leur consentement par écrit pour que le médicament puisse leur être prescrit.
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