Une rémunération à la course ? Depuis plusieurs jours, les employés de l'entreprise Deliveroo sont en colère contre la société de livraison de repas à domicile. Ils ont manifesté, ce vendredi 11 août, à Paris, Bordeaux et à Lyon. La raison de leur revendication : le nouveau mode de rémunération imposé par la direction de l'entreprise britannique.
Jusqu'à présent, les livreurs à vélo embauchés avant septembre 2016 étaient rémunérés 7,50 euros de l'heure. Ils touchaient en supplément entre 2 et 4 euros par livraison. Cette variable dépendait de leur ancienneté dans l'entreprise. À l'inverse, ceux qui avaient rejoint la firme après août dernier étaient payés à la course.
Or, Deliveroo veut mettre fin à ces différences de régime. L'entreprise britannique a prévenu que, dès septembre prochain, tous les livreurs seront payés à la course. Peu importe leur date d'embauche, l'ancienneté ou l'expérience acquise. Chaque livraison sera ainsi être rémunérée 5€ en province et 5,75€ dans la capitale.
L'entreprise a expliqué "vouloir faire converger l'ensemble des contrats" dans un objectif d'équité. Selon elle, cette convergence ne concerne que 8% de ses livreurs, soit une minorité de personnes. La majorité de ceux qui pédalent pour l'enseigne connaîtrait déjà ce régime tarifaire selon elle. Dans une interview donnée à Libération, la direction a expliqué que cette nouvelle rémunération avait été décidée pour faire face à l'accroissement de la demande.
Cette annonce a cependant provoqué la grogne des travailleurs qui dénoncent une précarisation du métier. "La direction de Deliveroo précarise le métier, en disant que ce n'est qu'un complément de revenus et pas un emploi en soi. Or ce n'était pas le discours qu'on nous a tenu lorsque nous avons été embauchés. Pour nous attirer, ils nous ont dit au contraire que nous pourrions vivre en gagnant 2.000 euros par mois, et que l'ancienneté serait prise en compte", a expliqué Arthur Hay, secrétaire général du syndicat CGT des coursiers à vélo de la Gironde.
Nous consultons régulièrement nos livreurs partenaires.
La direction de Deliveroo dans un communiqué
Les rassemblements organisés, un peu partout en France, depuis fin juillet, ont pour but de dénoncer ces nouvelles conditions de travail. Les livreurs à vélo exigent une annulation du changement de contrat ou un dédommagement de 50.000 euros pour ceux qui souhaitent partir. Ils réclament également un minimum de deux courses par heure. Les livreurs ont également demandé soutien aux restaurateurs partenaires en leur conseillant d'éteindre les tablettes qui envoient les commandes.
De son côté, Deliveroo a affirmé être à l'écoute de ses livreurs. 82% d'entre eux se diraient "satisfaits de leur collaboration". "Nous consultons régulièrement nos livreurs partenaires et accordons une très grande importance à leurs retours. Ce qui en ressort, c'est qu'ils souhaitent augmenter leur revenu horaire en travaillant de manière flexible", précisé un communiqué.
Quelque soit la plateforme pour laquelle ils travaillent, les livreurs à vélo sont inscrits comme travailleurs indépendants, la plupart du temps en auto-entrepreneurs. Un statut qui les oblige à payer des charges sociales mais qui ne les couvre pas en cas d'accident ou maladie.
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