Les autorités européennes l'ont bien compris : "Les antibiotiques, c'est pas automatique". La formule, devenue célèbre grâce à une campagne de sensibilisation, n'a pourtant eu qu'un impact limité au sein de la population. Les statistiques révèlent ainsi que la consommation d'antibiotiques en France a augmenté de 5% en 10 ans alors même que l'État tente de la réduire depuis de nombreuses années.
En ce vendredi 18 novembre, troisième journée européenne de sensibilisation aux antibiotiques, le docteur Bruno Coignard, directeur des maladies infectieuses à Santé publique France, fait d'ailleurs un constat inquiétant : "on consomme trop d'antibiotiques en France". Avec, selon lui, des conséquences dévastatrices sur les bactéries justement ciblées par les antibiotiques : "si on ne fait rien ou si on ne fait pas plus pour inverser ces tendances, les maladies infectieuses pourraient redevenir une des premières causes de mortalité d'ici 2050, c'est l'OMS qui le dit", assure-t-il.
S'il admet une habitude, "depuis plus de cinquante ans maintenant, à avoir des médicaments accessibles et efficaces", il recommande désormais "de faire en sorte que leur efficacité soit conservée". Pour ce faire, Bruno Coignard préconise "de mieux prescrire et de moins prescrire".
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