Ebola est connu des scientifiques depuis 1976 et la première épidémie en République démocratique du Congo. Un premier mode de transmission, des grands singes vers l'homme, avait déjà été établi, mais on ignorait encore d'où provenait le virus infectant les primates.
Récemment, les chercheurs ont conclu que les chauves-souris frugivores d'Afrique sont très probablement responsables de la transmission du virus. Elles ont été identifiées par les scientifiques de l'Institut de recherche pour le développement (IRD) comme des "réservoirs".
Des scientifiques de l’IRD et du Centre international de Recherches Médicales de Franceville au Gabon ont découvert près de cadavres de primates infectés des chauves-souris frugivores, qui étaient porteuses du virus mais protégées par des anticorps. Elles sont donc en quelques sortes des porteuses saines et le transmettent par simple contact. Ce sont ces chauves-souris qui font perdurer le virus et le propagent, provoquant des épidémies limitées dans le temps chez l'homme. Sans elles, le virus se serait éteint à la fin des précédentes épidémies.
Pour l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), ces chauves-souris sont "un danger dans l'épidémie". En effet, les populations rurales chassent et ramassent dans la forêt ces animaux qui représentent parfois une source importante de nourriture. "Les chauves-souris frugivores – généralement consommées séchées ou dans une soupe épicée – seraient l'espèce-réservoir la plus probable du virus, qu'elles peuvent véhiculer", détaille la FAO.
L'une des armes efficaces contre le virus serait ainsi d'éviter la consommation et le contact de la viande de brousse, mais sensibiliser les populations n'est pas si simple."Bien souvent, les gens dans ces zones reculées n'ont que la viande de brousse. C'est leur seul moyen de subsistance", explique au Point Afrique Sylvain Baize, responsable du Centre national de référence des fièvres hémorragiques virales de Lyon.
Dans d'autres régions du monde, d'autres espèces de chauves-souris peuvent être à l'origine de la résurgence de virus réémergents. Une étude de chercheurs de l'IRD publiée dans Natures communications a ainsi déterminé que les chiroptères étaient toujours porteuses de virus que l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) croyait disparu. En effet, elles peuvent être porteuses, sans en souffrir, de paramyxovirus, responsables des oreillons, de la rougeole et d'infections respiratoires.
Si les virus peuvent survivre, se développer et se déplacer à travers les chauves-souris, toute éradication complète devient presque impossible.
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