On nous avait promis quelque chose de très "personnel" pour cette dernière présentation des vœux. Franchement, il y avait de quoi être sceptique parce que François Hollande ne se laisse que très rarement emmener sur le terrain de l'émotion. Mais c'était très surjoué. Il y avait certes un nouveau ton, une nouvelle gestuelle, mais ce n'était pas du tout naturel. De nombreuses fois, les proches de François Hollande lui ont reproché de ne pas utiliser suffisamment sa main gauche lorsqu'il s'exprimait à la tribune. La main gauche c'est la main du cœur.
Il a eu visiblement l'intention de corriger cela, mais en forçant le trait, en se débattant du coup avec ses deux mains, ce qui venait gêner le message. Le message d'un François Hollande qui a voulu notamment camper le président au-dessus de la mêlée. Un président qui a essayé de jouer le père de la Nation. Celui qui reste là mais qui n'est plus dans les enjeux politiques.
Mais il ne suffit pas d'avoir accompagné François Mitterrand à l'Élysée pour parvenir à s'en inspirer. On peut toujours essayer de mimer la hauteur présidentielle, au moment où l'on s'apprête à tirer sa révérence, au moment où il s'est s'envolé pour l'Irak (François Hollande est ce lundi 2 janvier aux côtés des troupes françaises engagées contre l'État islamique). Mais le problème, c'est que ça ne change rien. Parce que justement c'est un président qui s'en va.
Et si François Hollande s'est présenté à ces vœux comme le président qui n'a plus d'enjeu, qui veut simplement le bien du pays et le bien des Français, ça ne peut effacer quatre années d'une politique à laquelle les Français n'ont pas adhéré.
François Hollande a quand même profité de ce rendez-vous pour délivrer un message très politique, avec des avertissements. Oui, de la politique il y en a eu, bien sûr : politique étrangère, politique intérieure. Mais on doute que les mises en garde contre Donald Trump, Vladimir Poutine, François Fillon et Marine Le Pen les fassent changer d'avis. Parce que c'est la parole d'un président qui était démonétisé avant et qui n'a plus aucun poids aujourd'hui puisqu'il a renoncé à se présenter.
De la même manière, si François Hollande avait été président en situation d'unir la gauche il se serait présenté, donc ses appels à ses camarades leur demandant de ne pas se diviser et de se rassembler sont vains. Mais, en même temps, c'était son rôle de le faire. Son dernier rôle : celui d'un président qui sait qu'il n'est plus un acteur, mais qui ne se résout pas être le spectateur de ce qui va se jouer en 2017.
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