À une semaine du premier tour des élections départementales, le 22 mars prochain, RTL, LCI et Le Figaro organisaient ce lundi 16 mars un grand débat autour des représentants des principales formations politiques. Éric Woerth (UMP), Jean-Marie Le Guen (PS), Florian Philippot (FN), Jean-Christophe Lagarde (UDI), Pierre Laurent (PCF) et François de Rugy (EELV) s'affrontaient, sous l'arbitrage de Marc-Olivier Fogiel, Michel Field et Alexis Brézet.
Alors que l'alliance UMP-UDI et le Front national caracolent en tête des intentions de vote dans les derniers sondages sur les élections départementales, les représentants des formations politiques d'opposition ont insisté sur la nécessité pour le pouvoir exécutif de prendre ses responsabilités en cas de, probable, défaite du Parti socialiste au soir du 29 mars.
"La politisation du scrutin est très forte", a estimé le député UMP Éric Woerth. "Le Premier ministre l'a politisé à outrance. S'il y a un retour de bâton, il devra en tirer toutes les conséquences". Lesquelles ? "Élargir sa majorité. Changer de gouvernement. Changer de politique", a-t-il indiqué, assurant que les gens voteront "pour des raisons politiques".
Représentant du Parti socialiste, Jean-Marie Le Guen a défendu le Premier ministre en assurant que la majorité assumait la politisation du scrutin. "Nos concitoyens doivent être mis face à leurs responsabilités. Voter est un droit, mais aussi un devoir. La menace politique est très forte. Elle est identifiée par le score du FN aux européennes et par les sondages qui donnent l'extrême-droite à 30%. Notre devoir est de prévenir les Français de ce danger et de se mobiliser face à ce danger pour le pays". François de Rugy (EELV) acquiesce : "Le PS a eu raison de tirer la sonnette d'alarme".
Dans la dernière ligne droite avant le premier tour, l'abstention apparaît déjà comme le grand vainqueur du scrutin. Plus d'un électeur sur deux ne devrait pas se rendre dans l'isoloir les 22 et 29 mars prochains. Pour endiguer ce désintérêt croissant des Français pour la politique, l'écologiste François de Rugy a récemment déposé une proposition de loi pour rendre le vote obligatoire. "J'ai entendu beaucoup de soutiens venir de gauche et de droite. À un moment donné, on ne peut pas rester les bras ballants. Les candidats aux départementales ne font que de demander aux gens d'aller voter et ne parlent même plus de leurs programmes. C'est un appauvrissement démocratique", s'est-il justifié. Une solution à laquelle ne croît pas Éric Woerth. Pour lui, c'est simple : "Quelqu'un qui s'abstient, c'est quelqu'un qui vote pour la majorité par procuration".
Florian Philippot a annoncé que le FN proposera une charte à tous les élus entre les deux tours du scrutin en vue de sceller des alliances pour gouverner les départements. "Si nous n'avons pas de majorité et qu'aucune ne se dégage dans le département et que nous avons la possibilité du fait de nos élus départementaux de faire une majorité (...) On proposera après le deuxième tour, une charte, très courte, de cinq, six points dans les compétences départementales", a annoncé le numéro 2 du FN.
Celle-ci sera proposée à "tous les élus" et comportera, de façon synthétique, les points sur lesquels le FN n'entend pas négocier, comme "la solidarité pour les personnes âgées et les handicapés", "la sécurité dans les collèges", "la lutte contre le communautarisme", "la stabilisation des impôts départementaux" et "l'engagement pour la survie du département comme collectivité de proximité", a-t-il énoncé.
Éric Woerth a alors rétorqué que les élus UMP, premiers visés par une éventuelle alliance, qui seraient tentés de ne pas respecter la consigne du "ni PS, ni FN" seront sanctionnés voire exclus du parti dirigé par Nicolas Sarkozy. "C'est vital pour l'UMP. Nous ne pouvons pas et ne devons pas créer la moindre confusion. La ligne du ni-ni vaudra. Aucun des deux ne correspond aujourd'hui à ce dont la France a besoin", a-t-il affirmé.
Quelques jours après l'échange houleux entre Manuel Valls et Marion Maréchal-Le Pen, c'est au tour de Jean-Marie Le Guen de s'emporter face à un dirigeant frontiste. Alors que Florian Philippot remarquait que le Parti socialiste ne présentait "pas un seul ouvrier" sur ses listes et dénonçait "des insultes à l'égard des Français populaires" qui seraient "beaucoup plus populaires" que les candidats de gauche, le secrétaire d'État aux Relations avec le Parlement lui a vivement répondu.
"Non mais dîtes moi, jeune homme, vous qui avez quand même fait HEC et l'ENA. Donc les "Français populaires", deux minutes hein. C'est bon, le couplet démago ! Vous sortez d'HEC, la Hautes études commerciales et de l'ENA. Vous n'allez pas nous donner des leçons de populaire maintenant", lui a-t-il asséné, permettant au vice-président du FN de faire allusion à l'énervement du Premier ministre, à qui il avait proposé des tranquillisants sur le plateau de France 2 jeudi. "N'imitez pas monsieur Valls, calmez-vous".
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