RER : Manuel Valls juge "inacceptable pour les usagers" la grève des agents RATP en soutien aux ex-Goodyear

"Ce qui s'est passé cette semaine en terme de grève, qui n'aurait rien à voir avec la situation des transports, est inacceptable pour les usagers de cette région Île-de-France". En marge de l'inauguration de la gare Rosa Parks sur la ligne du RER E Eole, le Premier ministre Manuel Valls n'a pas caché sa colère contre le mouvement de grève qui a perturbé le réseau RER le 4 février. Seulement un train sur deux a circulé sur les lignes A et B.

Si officiellement, la CGT protestait contre les atteintes aux libertés syndicales, le mouvement a en réalité pris des allures de soutien aux huit ex-salariés de Goodyear d'Amiens-Nord condamnés à neuf mois de prison ferme le 12 janvier pour la séquestration de deux cadres dirigeants de l'entreprise pendant trente heures en 2014. Aux abords des quais le 4 février, les usagers faisaient part de leur exaspération.

Tout n'est pas permis, y compris quand la violence sociale est très importante

Manuel Valls, premier ministre

À l'énoncé de la sentence contre les ex-salariés de Goodyear le 12 janvier dernier, le Premier ministre avait commenté la décision de justice. "Elle est lourde, indéniablement, mais elle est celle de cette juridiction de première instance. (...) Il faut la respecter tout en mesurant, et nous le mesurons, le choc pour les syndicalistes condamnés, pour les salariés et leurs familles de cette entreprise. (...) Tout n'est pas permis, y compris quand la violence sociale est très importante", avait-t-il alors précisé. Les patrons des organisations syndicales avaient crié au scandale. Au micro de RTL, Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT, avait jugé "ahurissante" la peine de prison ferme des ex-salariés.

Les motifs de la grève font débat

Sur Twitter, certains grévistes affirment toutefois qu'il n'y a aucun lien entre la grève des transports et la situation des ex-salariés de Goodyear. Cédric Gentil, conducteur de RER A, a publié une série de tweets pour expliquer les raisons du mouvement syndical.

Selon le conducteur de RER A, "ces derniers mois, il manquait entre 40 et 50 conducteurs sur la ligne A du RER. Entraînant des suppressions de trains". Il a également diffusé le tract de la CGT RATP qui nie avoir été à l'initiative d'un tel mouvement de grève.