Après avoir porté pendant des mois le projet de loi Famille, elles ont vu le texte qui fait l'objet de toutes les crispationsleur filer entre les doigts, à l'aune d'un contexte et d'un calendrier parlementaire défavorables. Soutiens déclarés de l'introduction de la procréation médicalement assistée (PMA) dans la réforme, elles sont les principales perdantes de cette nouvelle marche arrière gouvernementale.
Pourtant, quand l'aile gauche de la majoritécrie à la tromperie et la presse parle de "reculade", elles courbent l'échine et donnent le change.
Pour la ministre de la Famille, c'était un lundi noir. Elle a d'abord été prise de court lorsque Manuel Valls lui a grillé la politesse pour annoncer au micro de RTL que le gouvernement s'opposerait à tout amendement parlementaire introduisant la GPA et la PMA dans le projet de loi Famille. Elle a ensuite été mise devant le fait accompli quand le gouvernement a annoncé en milieu de journée sa décision de renvoyer son projet de loi sine die. Un nouveau désaveu pour elle et son texte, déjà reporté quelques mois auparavant. En public, la ministre se félicite pourtant de voir le gouvernement "garder le cap".
Plusieurs responsables politiques s'interrogent alors sur son maintien au sein du gouvernement. Pour éteindre l'incendie, Dominique Bertinotti assure le soir même sur Canal + qu'elle
n'a"jamais" songé à démissionner. "Je suis depuis suffisamment longtemps en politique pour savoir que le plus court chemin n'est pas forcément la ligne droite", lâche-t-elle. Le lendemain, elle conçoit que l'examen de cette législation n'intervient pas au bon
moment, mais elle ne perd pas espoir : "Cela ne se fera pas dans
l'immédiat mais dans deux ans, dans trois ans, dans cinq ans". Pour la PMA en revanche, elle ne se fait pas d'illusions : "Le temps de la PMA n'est pas venu".
À l'instar de la ministre déléguée à la Famille, sa collègue du Droit des femmes n'a jamais écarté officiellement la PMA et la GPA. Favorable à ces mesures à titre personnel, Najat Vallaud-Belkcacem s'est bornée jusqu'ici à affirmer que seuls des amendements parlementaires pourraient amener le gouvernement à les introduire dans le texte. Quand Matignon confirme les propos de Manuel Valls sur la PMA et la GPA puis annonce le report du projet de loi à une date indéfinie, la porte-parole du gouvernement se contente de relayer le discours officiel, arguant que le texte n'est pas "prêt".
Un exercice parfois délicat. En atteste son dernier point presse à la sortie du Conseil des ministres ce mercredi, où elle a laissé transparaître quelques hésitations. "Honnêtement, je ne sais pas", lâche-t-elle en réponse à une question sur la possibilité de voir un disposition législative sur la PMA adoptée avant la fin du quinquennat en 2017. "Il m'est impossible de vous répondre sur un calendrier précis", poursuit-elle.
Tout juste se risque-t-elle à répéter que de son point de vue, il n'est pas "si évident" que la société française ne soit "pas prête pour la PMA", comme l'a affirmé mercredi François Rebsamen, le chef de file des sénateurs socialistes. "Je crois quand même que l'immense majorité des Français se rend bien compte que les familles ont évolué, que près de 50 % des couples sont amenés à se séparer, que les familles monoparentales ou homoparentales, ça existe", soutient-elle en sortie de Conseil des ministres.
Elle a été la figure de proue du et l'un des plus ardents pour les couples de femmes. Elle fut aussi en pointe lors del'opération déminage menée par le gouvernement au lendemain du report du projet de loi famille. Le texte"va bien sûr revenir", assure Christiane Taubira, qui voyait dans la PMA "une
demande légitime".
Reste que si le texte n'est pas mort, il semble plus que
jamais relégué loin des priorités du Président, tourné tout entier vers le pacte de responsabilité et la lutte contre le chômage. François Hollande, qui s'était
déjà montré évasif au sujet de la PMA, s'était bien gardé de mettre
sur la table les sujets relatifs à la famille lors de la campagne
présidentielle.
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