Jean-Marc Ayrault et ses ministres entrent lundi 27 janvier dans le vif du proposé par François Hollande en recevant patronat et
syndicats pour négocier notamment les contreparties à la baisse
annoncée du coût du travail. Entouré de plusieurs membres du
gouvernement, le Premier ministre va mener lundi toute la journée à
Matignon une série de rencontres avec les syndicats et organisations
patronales. La CGT et son secrétaire général, Thierry Le Paon, seront
les premiers reçus à 08h45.
Suivront dans l'ordre FO, la CFTC, le Medef, la CFE-CGC, l'UPA et la CFDT. La CGPME a elle rendez-vous jeudi. "Il s'agira d'écouter ces organisations sur les annonces du président de la République" et sur ce qu'elles "attendent du pacte de responsabilité", explique-t-on dans l'entourage d'Ayrault. Ce pacte, annoncé le 31 décembre par le chef de l'Etat, prévoit la suppression des cotisations familiales patronales, soit environ 30 milliards d'euros d'ici 2017.
Cette somme comprend les montants consacrés au Crédit d'impôts pour la compétitivité et l'emploi (CICE), qui doit dès l'an prochain représenter 20 milliards d'euros. Cette suppression des cotisations ne sera pas compensée par un transfert sur les ménages, a promis Hollande, mais par des économies, qui doivent atteindre au moins 50 milliards d'euros d'ici la fin du quinquennat. Vendredi, l'agence Moody's s'est montrée sceptique sur le succès de cette réforme, même si elle a décidé de ne rien changer à la notation de la France, qui reste fixée à "Aa1".
L'Elysée a aussi annoncé mardi que les
charges sociales ou fiscales des entreprises pourraient être réduites
dès 2015, une mesure qui s'accompagnerait alors d'un "geste" fiscal en
faveur des ménages. Le gouvernement, Ayrault en tête, a depuis
tempéré cette promesse, tenable uniquement si les économies sont bel et
bien au rendez-vous. Le Premier ministre aura l'occasion de préciser les
intentions du gouvernement en lançant mercredi et vendredi les Assises
de la fiscalité des entreprises et celles de la fiscalité des ménages. Malgré
ces tâtonnements fiscaux, le gouvernement mise sur le dialogue social,
ce qui lui a plutôt réussi pour réformer le marché du travail et les
retraites.
Le gouvernement aura toutefois fort à faire pour convaincre des organisations syndicales, réticentes à signer un chèque en blanc aux entreprises auxquelles elles veulent demander des "contreparties" chiffrées en termes d'embauches. Thierry Le Paon est allé jusqu'à dire que le président du Medef, Pierre Gattaz, était aujourd'hui le vrai "Premier ministre". "Notre politique ne consiste pas à faire des 'cadeaux' aux patrons mais à soutenir les entreprises, c'est-à-dire les entrepreneurs et les salariés", s'est défendu Ayrault dans Le Monde daté de samedi.
Comme Hollande, le chef du gouvernement ne fixe cependant pas de
contreparties chiffrés aux entreprises. "Je n'ai pas des engagements une
conception administrative", s'est-il justifié. Le ministre du
Redressement productif, Arnaud Montebourg, a lui évoqué un objectif de 2
millions d'emplois créés. L'exécutif attend plutôt des
engagements sur des "thèmes précis", selon Ayrault, comme l'embauche
de jeunes et de seniors ou la relocalisation en France d'entreprises. Il
présidera d'ailleurs l'Observatoire des contreparties annoncé par Hollande lors de sa conférence de presse le 14 janvier.
"Nous avons colmaté les brèches en 2012 et 2013 et le bateau s'est remis en marche au deuxième semestre de 2013. Aujourd'hui l'enjeu, c'est que ce bateau, qui avance trop lentement, avance plus vite", a fait valoir dimanche le ministre du Travail, Michel Sapin. Pour lui, "l'économie doit prendre le relais de la création d'emplois" aidés.
Cette
première série d'auditions interviendra d'ailleurs juste avant la
publication, lundi en fin de journée, des chiffres du chômage pour
décembre. Nadine Morano, tête de liste UMP aux élections
européennes dans l'Est, a elle qualifié ce pacte de responsabilité de
"grand coup de bluff et de mensonge", dimanche sur France 3. Plusieurs
personnalités de l'UMP et de l'UDI ont cependant indiqué récemment
qu'elles pourraient le soutenir. Ce processus engagé lundi se
poursuivra dans les prochains mois pour déboucher sur une grande
conférence sociale au printemps, avant l'engagement de la responsabilité
du gouvernement entre le 25 mai et le 30 juin.
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