Passage à vide pour Nicolas Sarkozy. Alors que l'ancien président de la République tenait, dimanche 9 octobre au Zénith, son plus gros meeting de campagne, notre sondage Kantar-Sofres-OnePoint le donne largement devancé par Alain Juppé au premier tour de la primaire de la droite comme au second. À quarante jours du scrutin, est-ce cuit pour lui ? Souvenez-vous : c'était cuit pour Jacques Chirac en décembre 1994. Donc on ne peut jamais dire ça. Mais ce qui apparaît avec ce sondage, c'est que Nicolas Sarkozy semble avoir fait le plein de son électorat, et avoir du mal à élargir le cercle. Son entrée officielle en campagne, fin août, l'avait requinqué. Mais entre Bygmalion, Buisson et les Gaulois, le soufflet est retombé. Cela donne un écart assez sensible avec Alain Juppé : 42% pour le maire de Bordeaux, contre 28% pour son principal rival au premier tour. C'est 62/38 au second tour.
Pourtant, Nicolas Sarkozy a fait une grosse démonstration de force en meeting au Zénith. Ses fans ont adoré. Les adorateurs de Nicolas Sarkozy sont électrisés par le côté "Il faudra me passer sur le corps pour me battre". Ils sont totalement sous le charme de la stratégie du bouclier, du rempart, de celui qui va les protéger. Cela fonctionne à merveille auprès des sarkolâtres. Le problème, c'est que cette stratégie-là ne prend pas chez les autres.
Peut-être parce que le nouveau candidat Sarkozy a du mal à se renouveler. Le coup du référendum ? Rien de neuf. En 2012, c'était sur l'indemnisation des chômeurs et le droit des étrangers. En 2017, c'est sur les fichés S et le regroupement familial. Depuis 2012, Nicolas Sarkozy a proposé huit référendums. Pour quelqu'un qui, en 2007, expliquait qu'une fois élu il n'allait quand même pas demandé son avis au peuple. On en perd un peu son latin.
Les adorateurs de Nicolas Sarkozy sont électrisés par le côté "Il faudra me passer sur le corps pour me battre"
Alba Ventura
Quant au candidat "ennemi des élites", c'était déjà le cas en 2012. Lui qui pourtant avait été surnommé en 2007 le "candidat du CAC 40" et que Marine le Pen moquait en "Président du Fouquet's". Lorsque Nicolas Sarkozy tente l'anaphore sur le "déclassement de la France", la démonstration se heurte à son bilan. "Quelle est cette France, dit-il, dans laquelle être propriétaire est devenu un espoir impossible ?" Mais en 2007, Nicolas Sarkozy promettait "une France de propriétaires".
"Le déclassement, dit-il encore, c'est ce salarié qui passe des heures dans les transports vétustes, ou encore ces parents qui n'ont pas de place en crèche, c'est la ruralité abandonnée". Comme si ce n'était pas déjà le cas en 2007 ! Évidemment la situation ne s'est pas arrangée. Mais Nicolas Sarkozy ne peut pas faire semblant d'ignorer qu'il était aux affaires il y a à peine cinq ans.
Du coup, pourquoi cette tirade attendue ou plutôt réitérée ? Le déclassement, les élites : c'est comme ça que Nicolas Sarkozy pensent attirer les électeurs qui lui font encore défaut. Il pense que son salut passera par l'électorat le plus populaire, l'électorat du Front national, celui qui votait UMP auparavant. Cet électorat qu'il rêve de voir revenir sur l'air de "Reviens Léon, j'ai les mêmes à la maison !".
Bienvenue sur RTL
Ne manquez rien de l'actualité en activant les notifications sur votre navigateur
Cliquez sur “Autoriser” pour poursuivre votre navigation en recevant des notifications. Vous recevrez ponctuellement sous forme de notifciation des actualités RTL. Pour vous désabonner, modifier vos préférences, rendez-vous à tout moment dans le centre de notification de votre équipement.
Bienvenue sur RTL
Rejoignez la communauté RTL, RTL2 et Fun Radio pour profiter du meilleur de la radio
Je crée mon compte