Quelques jours après Nicolas Sarkozy, c'est au tour d'Alain Juppé d'entrer de plain-pied dans la bataille. Le maire de Bordeaux a choisi Chatou dans les Yvelines pour lancer sa campagne des primaires, ce samedi 27 août, loin du "clivage" et de la "surenchère" portés par Nicolas Sarkozy. Souhaitant incarner le "rassemblement", le principal adversaire de l'ex-président dans cette course à l'investiture avait prévenu: "Nicolas Sarkozy n'est pas mon problème, je ne suis pas en campagne contre Nicolas Sarkozy".
Pourtant quelques heures plus tôt, Alain Juppé ne s'était pas privé de prendre le contre-pied de son rival en affirmant son opposition de principe à une loi interdisant le burkini et à la suspension du regroupement familial, préconisées par l'ancien chef de l'État. Alain Juppé a livré sa feuille de route devant quelques 2.000 personnes selon les organisateurs. "Rassembler plutôt que chercher à cliver", "rassembler plutôt que vouloir exclure ou stigmatiser", "rassembler plutôt que d'exciter les surenchères" et "refuser toujours d'instrumentaliser les peurs, de flatter les bas instincts", a-t-il lancé.
Un de ses plus fervents soutiens, Jean-Pierre Raffarin, n'avait pas épargné Nicolas Sarkozy en déclarant à la tribune : "On ne gouverne pas avec la haine, la haine c'est la colère des faibles", a-t-il dit sans toutefois ne citer aucun des adversaires à la primaire. De son côté, Alain Juppé se dit prêt : "À mesure que l'élan autour de moi continuera de grandir, les attaques pleuvront", a-t-il prévenu.
À mesure que l'élan autour de moi continuera de grandir, les attaques pleuvront
Alain Juppé
"Ils diront que je suis vieux. Je viens de fêter mon 71e anniversaire, bel âge pour accéder au pouvoir comme l'ont fait avant moi d'illustres hommes d'État...", a-t-il glissé. Alors, oui, pour "présider" la France, "tenir la barre" et "le cap", il est "l'homme de la situation", s'excusant au passage pour "ce petit moment d'immodestie" lors d'un discours de près de trois quart d'heure.
"Serein dans son corps" et "son esprit", "déterminé", ayant "appris des "autres" de ses "succès" et de ses "échecs", "orgueilleux et timide", "sportif modérément", "amoureux romantiquement" et "ambitieux méthodiquement", Alain Juppé s'est enfin dévoilé. Il a décliné ses propositions sur la sécurité et le terrorisme, avec notamment une augmentation des moyens policiers mais le refus d'un "Guantanamo à la française" pour les fichés "S". Sans évoquer la question du burkini, il a redit qu'il voulait "un accord solennel" entre la République et les représentants des Français musulmans avec "une Charte de la laïcité".
"Je le redis avec force: pour moi, les musulmans qui pratiquent une religion respectueuse de nos lois et de nos valeurs ont toute leur place dans la République. Pas les autres !", a-t-il lancé. Voulant "tendre la main aux musulmans". Et d'ajouter: "J'en prends le risque politique". "L'identité heureuse" est un "objectif", pas un constat, a répondu à nouveau Alain Juppé aux critiques de son adversaire. Le maire de Bordeaux est pour le moment toujours en tête dans les sondages, même si Nicolas Sarkozy grignote un peu de terrain.
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