Primaire de la droite : que sont les "médicaments de confort" évoqués par Fillon ?

"Médicament de confort". C'est un élément de langage que François Fillon a employé durant le débat de l'entre-deux-tours de la primaire de la droite et du centre, jeudi 24 novembre. Un emploi réitéré lors de son passage à l'antenne de RTL, ce vendredi 25 novembre, pour parler de son programme relatif au système de santé. "Notre système de santé a besoin d'être réformé", a-t-il commencé. 

"Je veux mettre en place un bouclier de santé pour que les personnes à revenus modestes ne soient pas concernées par cette obligation de s'affilier à ce système complémentaire. Les personnes aux revenus plus importants peuvent payer directement des médicaments de confort." Une formule qui est passée inaperçue, ou presque, puisque le candidat a poursuivi en estimant que les médecins n'étaient pas assez payés, en comparant leur salaire à celui des plombiers.

Qu'est-ce que ça signifie ?

Le terme de "médicament de confort" est assez flou. Et pour cause, il ne s'agit pas d'un terme qui a un fondement réglementaire ou médical, explique l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) à RTL.fr. L'ANSM explique qu'il ne s'agit pas d'une "classification thérapeutique officielle", qui figure dans le Vidal (la base de données des médecins, ndlr) ou dans le Code de la Santé publique. Même son de cloche du côté de la Caisse nationale d'Assurance maladie, qui affirme que "médicament de confort" n'est pas une expression employée avec les patients. À l'ANSM, on tempère toutefois un peu. L'expression existe mais n'est pas employée officiellement. Il s'agit davantage d'un élément de "jargon". 

"On préfère ne pas l'utiliser car cela laisserait entendre que le médecin émet un jugement de valeur de la maladie du patient, ou qu'on ne prend pas en compte la pathologie", explique-t-on. Comme il ne s'agit pas d'un terme officiel, il n'est défini par aucun texte. Pour autant, s'il est employé de manière informelle, il possède un sens officieux. "Médicament de confort" concernerait des médicaments destinés à soulager les patients atteints par des pathologies bénignes.

Que voulait dire François Fillon ?

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Contacté par RTL.fr, le porte-parole du député de Paris, Jérôme Chartier, reconnaît qu'il s'agit d'une "liste qui n'est pas déterminée", donc pas d'un terme officiel, et s'accorde à dire qu'il s'agit de médicaments "pour de très petites affections". Jérôme Chartier développe le projet de son candidat : renégocier la part payée entre les mutuelles et la Sécurité sociale. 

"L'objectif c'est de sauver la protection sociale des Français", explique-t-il. Actuellement, une liste de médicaments non-remboursés existe. Certains médicaments, disponibles sans prescription d'un médecin sont toutefois remboursés lorsqu'ils sont inscrit sur une ordonnance, et payants s'ils sont achetés en libre-service. Ce sont ces médicaments qui sont visés par François Fillon lorsqu'il évoque les "médicaments de confort".