François Fillon et Alain Juppé étaient face-à-face jeudi 24 novembre au soir pour leur toute dernière confrontation avant le vote du dimanche 27 novembre. Rappelons d'abord cette phrase de Nicolas Sarkozy ressortie ces derniers jours dans la presse. L'ancien chef de l'État expliquait un jour à Alain Juppé : "Fillon, il n'est pas comme toi et moi ; Fillon, il n'est pas un dominant". Et bien en fait si, il est un dominant avec beaucoup d'orgueil. Ce qui lui donne cette assurance et cette détermination dans les débats.
François Fillon est un dominant qui a mis du temps à se révéler. Il a toujours été dans l'ombre de quelqu'un. Mais sur le tard, c'est vrai que le coureur automobile a décidé que c'était lui qui serait sur le devant de la scène. Il nous avait un jour confié : "À l'école, j'avais toujours les bonnes réponses, je n'osais jamais lever le doigt". Visiblement ce temps est révolu. Jeudi, il a fait l'arbitre toute la soirée. Il précise, il corrige, il reprend. Pas de caricature. Comme pour les autres débats, c'est lui qui a dominé.
Il y a quand même eu quelques fausses note. François Fillon a eu cette phrase très maladroite sur les médecins qui "méritent d'être mieux payés" que les plombiers. Même si c'est vrai, ce n'est jamais très heureux de faire ce type de comparaison. Sur l'avortement, quand il dit qu'il est un homme, et donc pas concerné, cela témoigne d'une conception légèrement ancienne. Dans les deux cas, il parle très directement à son électorat. Cela fonctionne sans doute. Sur les 39 heures comme sur les remboursement de santé, il a quand même pataugé pas mal.
Alain Juppé est un dominant aussi. Mais c'est un affectif. Vous avez vu ses larmes à la fin du débat lorsqu'il est interrogé sur ses regrets. Le maire de Bordeaux a fait un bon débat ; il a même été meilleur qu'aux précédents. Mais on sentait qu'il avait toujours ce souci d'apaiser après trois jours tonitruants, trois jours d'attaques contre son adversaire. Il a été excellent sur l'Histoire enseignée dans les programmes scolaires. Il a fait un excellent exposé sur la politique internationale, sur Vladimir Poutine, sur Bachar el-Assad.
Cela dit on attendait un Alain Juppé plus acéré. Il est resté lui-même, modéré, comme s'il ne voulait pas abîmer son camp. Sur le fond, le maire de Bordeaux décrivait un système qu'il voulait sauver en faisant des réformes sans faire peur, tandis que François Fillon exposait un pays à bout de souffle qui a besoin d'une rupture. L'un voulait aménager, l'autre voulait tout changer. Question de dosage.
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