Les surprises étaient au rendez-vous de ce premier tour de la primaire de la droite et du centre. Si Alain Juppé et Nicolas Sarkozy ont fait la course en tête dans tous les sondages durant de nombreux mois, c'est François Fillon qui s'est emparé de la première place du scrutin avec 44,1% des voix. Un véritable plaidoyer pour l'ancien premier ministre, qui devance le maire de Bordeaux (28,6%) et élimine ainsi l'ancien chef de l'État (20,6%).
Selon un sondage OpinionWay publié ce lundi 21 novembre, François Fillon continue sa marche en avant. Parmi ceux qui expriment une intention de vote, 56% des sondés ayant voté au premier tour de la primaire de la droite estiment qu'il y a "plus de chance" qu'ils votent pour le député de Paris que pour le maire de Bordeaux. Alain Juppé réussira-t-il à créer une nouvelle surprise et glaner l'investiture en vue de l'élection présidentielle ?
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Très gestionnaire depuis le début de la campagne de la primaire de la droite et du centre, Alain Juppé va devoir sortir les griffes s'il veut renverser une situation que personne n'avait réellement vu venir. Le maire de Bordeaux a promis de mener "un combat projet contre un projet". La semaine dernière, il avait attaqué le très libéral programme économique de François Fillon, qui prévoit notamment la suppression de 500.000 fonctionnaires au cours du prochain quinquennat. "Le programme le moins crédible", déplorait alors le second du scrutin.
Les liens de François Fillon avec Sens Commun, sa volonté de revenir sur l'adoption plénière pour les couples homosexuels ou encore ses positions sur la scène internationale - il prône un rapprochement avec Vladimir Poutine et Bachar al-Assad pour combattre le terrorisme - sont autant d'angles d'attaque pour le maire de Bordeaux.
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Les soutiens de Nicolas Sarkozy et Bruno Le Maire, respectivement troisième et cinquième hommes de cette primaire, donnent un avantage certain à François Fillon. L'ancien "collaborateur" de Nicolas Sarkozy semble presque intouchable malgré le ralliement de Nathalie Kosciusko-Morizet à Alain Juppé.
Deux candidats ont cependant gardé sous silence leur intention de vote au second tour de la primaire. Jean-François Copé, dernier du scrutin avec 0,3% de voix, et Jean-Frédéric Poisson, avant-dernier avec 1,5% des voix, n'ont toujours pas annoncé s'ils soutenaient François Fillon ou Alain Juppé. Si leur poids reste minime par rapport aux autres candidats de cette primaire, l'intérêt demeure tout de même notable si l'écart entre les deux vainqueurs venaient à se resserrer.
Jean-Frédéric Poisson a ainsi révélé qu'il allait contacter les deux finalistes pour mettre en avant ses propositions avant de faire un choix. Même son de cloche pour le député-maire de Meaux. Malgré la déception du résultat, Jean-François Copé a assuré qu'il "se réunirait avec ses amis" et qu'il "prendrait sa décision pour le second tour".
Quelles que soient les décisions prises par le président du Parti chrétien démocrate et l'ancien responsable de l'UMP, Alain Juppé aura besoin de plus de soutiens. Largement distancé au soir du premier tour (16 points séparent les deux candidats, ndlr), le maire de Bordeaux va devoir trouver un second souffle pour repartir de l'avant.
Pour cela, le plus chiraquien des candidats devra assumer son statut de candidat "centriste". À l'image de son rapprochement avec François Bayrou, Alain Juppé va devoir mobiliser l'électorat centriste. Reste la question de l'électorat de gauche. Des sondages effectués à la sortie des urnes indiquaient que 15% des votants à la primaire se disaient "de gauche". Le profil ultra-libéral de son adversaire suffira-t-il à convaincre ces électeurs à aller voter ?
Ce sera un peu le choc de "titans" avant le verdict final. Jeudi 24 novembre, trois jours avant le second tour de la primaire, les deux finalistes vont s'affronter au cours d'un ultime débat. Un moment très important pour les deux candidats. Si l'on en croit les excellentes audiences des précédents rendez-vous de la primaire (5,6 millions de téléspectateurs le 13 octobre sur TF1 et RTL, 2,9 millions sur BFM et i>Télé, 5,1 millions sur France 2), cette ultime passe d'armes pourrait bien être très suivie.
Les proches de François Fillon attendent ce moment avec une impatience non-dissimulée. Le député de Paris a toujours été à son avantage lors des trois premières sorties de cette campagne. De quoi renforcer la position de leader de l'ancien premier ministre de Nicolas Sarkozy ? Alain Juppé entend dorénavant jouer la carte de "l'outsider" alors qu'il a perdu son costume de favori. Le maire de Bordeaux pourrait tenter de faire revêtir à son concurrent le costume du "candidat des médias" qu'il a lui-même longtemps porté.
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