Va-t-on voir renaître la gauche plurielle, cette gauche éphémère qui avait gouverné quelques années ? Si la question se pose, c'est parce qu'un responsable des Républicains dresse ce constat très simple : la gauche est aujourd'hui très forte dans les sondages. Mine de rien, si vous ajoutez les scores de Jean-Luc Mélenchon, de Yannick Jadot, de Benoît Hamon, et même une petite part du chiffre d’Emmanuel Macron (puisqu’il y a bien une part de son électorat qui se revendiquent de gauche), le total tourne en moyenne sur les derniers sondages aux alentours de 40% des voix. La droite, hors FN, est de son côté à moins de 30%.
La gauche est donc forte. Mais elle est divisée comme jamais. C'est pour ça qu’il y a en ce moment des tentatives de discussions entre les différentes boutiques pour ne pas être condamné à faire un petit tour au premier tour, chacun dans son coin. Cela peut-il aboutir ? Entre les écolos et les socialistes, ça semble bien engagé. Les équipes de Yannick Jadot et de Benoît Hamon se sont vues dimanche 12 février pendant près de quatre heures.
Quatre heure pour se dire qu'ils sont d'accord sur l’abandon du nucléaire, la fin des produits chimiques dans nos aliments et le revenu universel. Il y a bien encore un ou deux points à voir. Les écolos, par exemple, veulent aussi la proportionnelle intégrale. Et puis même s’ils ne l’avouent pas, ils doivent trouver un accord pour les élections législatives. Là aussi, nous dit-on, c’est plutôt bien parti. Sauf surprise, il n’y aura plus de candidat écolo.
Reste que Jean-Luc Mélenchon est beaucoup moins ouvert au dialogue. Ce n'est pas à défaut d'essayer de discuter avec lui côté socialiste. Benoît Hamon, dès sa victoire à la primaire, lui a lancé un appel. Dans les jours qui viennent, il devrait recommencer. "On va lui envoyer son bouquet de roses", nous a confié un responsable de la campagne de Benoît Hamon. Sauf que le leader de la "France Insoumise" ne se fait pas amadouer comme ça.
Il la joue donc puriste. Il ne veut pas d'une "majorité composite". Il a averti lundi 13 février : "On ne se paiera pas ma tête en me faisant des bisous partout !". C'est une vieille technique. Elle porte un nom : "promener le chien". Jean-Luc Mélenchon ne veut pas s’entendre avec qui que ce soit. Il ne veut pas la victoire de la gauche. Il croit en sa victoire. Au passage, il veut sa revanche sur le PS.
Emmanuel Macron pourrait-il faire partie d'une "gauche plurielle 2017" ? Non, il est parti trop loin, tout seul. Et même s’il a tenté de mettre un peu de vert dans ses idées la semaine dernière, même s’il ne veut plus s’attaquer au totem des 35 heures (pas frontalement, en tout cas), le leader de "En Marche !" l’a dit : il ne veut "pas d’un accord entre partis". Lui aussi, en fait, veut la mort du PS.
Ses électeurs en revanche - pour une part en tout cas - pourrait bien revenir dans le giron plus "traditionnel" de la gauche. Dans un sondage Ifop, à peine plus d’un électeur sur trois se dit sûr de son choix pour Emmanuel Macron. Ils étaient la moitié dans ce cas il y a encore quelques semaines.
C’est dans ce vivier d’indécis que l’élection présidentielle peut aussi se jouer ou qu'une nouvelle gauche plurielle peut se réinventer. On n'y est pas encore tout à fait. Il n'y a même pas une chance sur dix que cela se produise. Mais dans ce scrutin hors normes, tout est encore possible.
Bienvenue sur RTL
Ne manquez rien de l'actualité en activant les notifications sur votre navigateur
Cliquez sur “Autoriser” pour poursuivre votre navigation en recevant des notifications. Vous recevrez ponctuellement sous forme de notifciation des actualités RTL. Pour vous désabonner, modifier vos préférences, rendez-vous à tout moment dans le centre de notification de votre équipement.
Bienvenue sur RTL
Rejoignez la communauté RTL, RTL2 et Fun Radio pour profiter du meilleur de la radio
Je crée mon compte