Présidentielle 2017 : "Mélenchon vit sa campagne comme un show-man", constate Alba Ventura

Marine Le Pen et Emmanuel Macron arrivent à égalité au premier tour de l'élection présidentielle avec chacun 25,5% des intentions de vote, selon un sondage Ifop-Fiducial publié mercredi 22 mars. Avec 7,5 points de retard sur le duo de tête, le candidat de la droite François Fillon est crédité de 18% d'intentions de vote. Le socialiste Benoît Hamon, dont la campagne connaît des difficultés, perd 2,5 points à 11% d'intentions de vote, et cède sa quatrième place au candidat de "La France insoumise" Jean-Luc Mélenchon, en progression de 0,5 point à 12%.

C'est la prestation de Jean-Luc Mélenchon au débat télévisé du début de semaine sur TF1 qui le fait grimper. Mais attention, ce n'est qu'un sondage. Il faudra attendre les prochains pour voir s'il est ou pas dans une dynamique. Incontestablement, ce débat a été succès pour lui. Il faut dire qu'il était galvanisé par sa "marche des Insoumis" deux jours avant, qui avait réuni une foule immense.

Convictions réelles

Mais c'est lui qui s'est démarqué. Il a su prendre la lumière, avec son côté candidat poète. Enfant, quand il est bien luné. Sinon ça peut vite tourner au candidat aboyeur, colérique. Il a quand même cette chance : il n'est pas tout jeune, mais il a l'air dans le coup. Il n'est pas habillé comme les autres. Et puis il ne parle pas comme les autres.

Jean-Luc Mélenchon, c'est un excellent tribun qui sait créer l’événement, qui sait faire des coups. Souvenez-vous au début de sa campagne, il nous avait fait une grande démonstration sur les vertus du quinoa. C'était au moment de sa conversion écolo. Il a une chaîne de télé sur Youtube qui marche du tonnerre. Il y a eu son hologramme en meeting. Jean-Luc Mélenchon, c'est un candidat qui vit sa campagne comme un show-man.

Avant de devenir 'Méluche', Mélenchon a été Jean-Luc le camarade du PS

Alba Ventura

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Jean-Luc Mélenchon ce n'est pas que du spectacle. Mais il a mis le spectacle au service de ses convictions. Des convictions qui sont réelles, qui lui ont fait quitter le Parti socialiste en 2008, qui lui ont fait créer sa petite entreprise avec le Parti de gauche au départ et tenter sa chance devant des communistes qui ne voulaient pas lui dérouler le tapis rouge. Tout cela se voit : c'est un homme qui ne transige pas, et c'est ce qui plaît à une partie des Français.

Les adversaires sortent du bois

Jean-Luc Mélenchon, avant de devenir "Méluche", a été Jean-Luc le camarade du PS, le sénateur socialiste de l'Essonne. Du côté de ses opposants de l'époque, on tient à se rappeler à son bon souvenir. Il y a des gens qui rappellent que sa fille aurait bénéficié des amitiés de son père pour être embauchée au conseil général de l'Essonne, sans passer par les règles d'embauche de la Fonction publique (elle n'est plus aujourd'hui dans l'Essonne).

Des adversaires qui racontent aussi que Jean-Luc Mélenchon continuait d'utiliser une voiture avec chauffeur du conseil général alors qu'il n'y siégeait plus, ce qui lui avait valu un avertissement du procureur de la République. Loin de nous l'idée de faire de mauvais procès à Jean-Luc Mélenchon, mais juste lui rappeler qu'il faut être prudent quand on affiche son patrimoine en se moquant des autres candidats et quand on publie  un livre intitulé De la vertu.