À 37 jours du premier tour de la présidentielle, François Fillon veut donner un second souffle à sa campagne, quitte à laisser s’effriter sa retenue habituelle. Après un discours quasiment belliqueux lors de son coup de poker au Trocadéro le 5 mars, l’ancien premier ministre policé a franchi un nouveau cap à Caen ce jeudi 16 mars, en dénonçant le "racisme anti-français".
De quoi donner raison à Alain Juppé, quand le maire de Bordeaux déplorait un "noyau des militants Les Républicains radicalisé". Le vainqueur de la primaire de la droite et du centre a beau fustiger au passage "toutes les formes de racismes", ou encore l’antisémitisme, il reprend textuellement un slogan inventé par le Front national. Le "racisme anti-français" a fait son apparition sur les affiches de Jean-Marie Le Pen dès la fin des années 70, rappelle par exemple Libération.
Devant les quelques 4.500 sympathisants réunis ce jeudi au Zénith de Caen, François Fillon s’en est également pris au "totalitarisme islamique". L’ex Premier ministre n’est pas le premier ténor des Républicains à dénoncer des discriminations à l’attention des "Français de souches". Nicolas Sarkozy et Jean-François Copé avaient déjà surfé sur la vague du racisme anti-blanc avant lui.
Le racisme anti-blanc, c'est du Copé-collé
Marine Le Pen sur RTL
"Le racisme anti-blanc, c'est du Copé-collé", s’était agacée Marine Le Pen sur notre antenne, lorsque le maire de Meaux reprenait déjà les mots du FN en 2012, "Monsieur Copé hurlait avec les loups quand le Front national demandait pendant des mois à ce que l’on prenne en compte ce racisme anti-blanc et ce racisme anti-français." L'ancien secrétaire général de l'UMP avait alors rétorqué que "personne n'est propriétaire ni des mots, ni des idées".
Alors que certains élus LR, découragés par les déboires judiciaires de leur candidat, commencent à abandonner le navire pour rejoindre Emmanuel Macron, la reprise de la rhétorique frontiste par François Fillon n’est pas anodine. Le leader de "En marche !" possède la dynamique la plus favorable en ce moment et arrive parfois en tête au premier tour dans les enquêtes d’opinion les plus récentes.
Face à la dispersion de l’électorat de centre droit, le député de Paris pourrait être tenté de marcher dans les pas de Nicolas Sarkozy, en lançant un appel du pied aux électeurs tenté d'abandonner la droite de gouvernement pour donner leur suffrage à Marine Le Pen. La manœuvre n'a d'ailleurs pas échappé à Paul-Marie Coûteaux, un ancien conseiller de Marine Le Pen, qui s'est rapproché de François Fillon. "François Fillon a découvert au Trocadéro l'existence d'un fillonisme très à droite, à la frontière de Marine Le Pen", confie l'ancien eurodéputé au Figaro, "il a beaucoup donné aux centristes pour les récupérer, là ça permet de redonner un coup de barre dans l'autre sens".
Bienvenue sur RTL
Ne manquez rien de l'actualité en activant les notifications sur votre navigateur
Cliquez sur “Autoriser” pour poursuivre votre navigation en recevant des notifications. Vous recevrez ponctuellement sous forme de notifciation des actualités RTL. Pour vous désabonner, modifier vos préférences, rendez-vous à tout moment dans le centre de notification de votre équipement.
Bienvenue sur RTL
Rejoignez la communauté RTL, RTL2 et Fun Radio pour profiter du meilleur de la radio
Je crée mon compte