François Fillon envers et contre tout. Le candidat de la droite, qui devrait être mis en examen le 15 mars, a décidé de maintenir sa candidature. Il dénonce un "assassinat politique". Cette stratégie de victimisation peut-elle fonctionner ? Alors ça, ça marche sur le noyau dur de son électorat. Ça marche à la fois chez ceux qui sont convaincus qu'il est blanc comme neige et qu'il y a donc un complot, qu'il est une victime, et aussi chez ceux qui pensent qu'il a, peu importe les affaires, le meilleur programme pour redresser la France.
Cet électorat-là, c'est environ 20%. Alors il tente une nouvelle fois de consolider ce noyau dur. Mais un noyau dur ça n'a jamais fait un président de la République. Pour devenir président il faut élargir, parce qu'il faut pouvoir jouer le match en finale. Il faut être au moins le deuxième. Et pour l'instant il n'est pas deuxième.
Aller au-delà de ces 20%, ça va être difficile. Parce qu'il a beau parler "d'assassinat politique" et de "guerre civile", les Français retiennent les soupçons d'emplois fictifs pour sa femme et ses enfants. Il a beau accuser la justice, les Français l'ont entendu dire il n'y a pas si longtemps que cette même justice, il fallait "la respecter", et que cette même justice devait "faire le ménage".
François Fillon est convaincu qu'il a le meilleur programme pour gagner
Alba Ventura
C'est lui qui s'étonnait, lorsque Nicolas Sarkozy était embourbé dans les affaires, que les procédures judiciaires n'étaient pas suffisamment relayées par les médias. C'est lui qui expliquait aussi devant les Français que, s'il devait être mis en examen, il ne serait pas candidat. Drôle de promesse de campagne qui, à peine prononcée, était déjà remisée.
C'est la deuxième fois qu'il utilise cette stratégie qu'on pourrait appeler la stratégie du martyr : "On cherche à m'abattre, on cherche à m'éliminer". Cela avait permis à ses troupes de rester soudées. Mais cette fois, ses soutiens commencent à le lâcher, comme Bruno Le Maire ou les centristes.
Ceux qui étaient tenus par la primaire estiment que le pacte moral est rompu. Dans le pacte de la primaire, il n'était pas question de mise en examen. Surtout après avoir invoqué le général de Gaulle.
Pourquoi continue-t-il ? Où trouve-t-il la motivation ? François Fillon est convaincu qu'il a le meilleur programme pour gagner, et que c'est pour cela qu'il est une cible. Il estime qu'il n'a rien fait de mal, que le système politique fonctionnait comme ça. Et puis parce que, comme il a été élu à la primaire contre toute attente, il est persuadé qu'il sera élu à la présidentielle envers et contre tout et tous. Contre la justice, contre le pouvoir, contre ses adversaires. Les prochaines semaines nous diront si François Fillon aura été un résistant ou un forcené.
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