Les semaines se suivent et se ressemblent pour Emmanuel Macron. Le ministre de l'Économie alterne entre déclarations polémiques et soupçons de candidature à la présidentielle. Le dernier point de friction avec Manuel Valls concerne l'encadrement des salaires des patrons. Le locataire de Bercy a pris position, contre le Premier ministre qui déclarait à l'antenne de RTL vouloir légiférer. Mais selon Emmanuel Macron, il ne s'agirait pas de la meilleure méthode. "C'est au monde économique de montrer qu'il est à la hauteur de cela, sinon, celles et ceux qui proposent aujourd'hui une loi seront légitimes dans quelques temps à la faire", expliquait-il.
En marge de son action au sein du gouvernement, Emmanuel Macron est passé à la vitesse supérieure dès le 28 mai avec le lancement
de la Grande Marche. Les adhérents du mouvement "En
Marche !" sont allés à la rencontre des Français en leur posant une
série de questions ouvertes sur leurs attentes de la politique. Entre ces
démarches, les appels aux dons et les levées de fonds, il ne fait plus aucun
doute que le ministre de l'Économie s'intéresse de plus en plus à l'élection
présidentielle de 2017.
Et si les actions du ministre de l'Économie ne servaient qu'à faire du tort à la droite ? Soutenu par François Hollande et sous tension avec Manuel Valls, le ministre de l'Économie bénéficie d'une bonne image au sein de l'opinion publique. Selon une étude de l'Ifop-Fiducial pour Sud Radio publié jeudi 12 mai, celui que l'on appelait le "Mozart de la finance" à son entrée au gouvernement pourrait qualifier la gauche pour le second tour du scrutin, à condition qu'il soit le candidat du Parti socialiste en 2017, face à Nicolas Sarkozy.
Dès le lancement de son mouvement "En Marche !", Emmanuel Macron a appuyé le fait qu'il ne s'agissait d'un parti ni de droite, ni de gauche. Cependant, les idées portées par le ministre trouvent un écho auprès des sympathisants du centre et de la droite, qui sont 59% à le soutenir, contre deux tiers des sympathisants de gauche qui le rejettent, explique le sondage.
Selon un sondage Viavoice pour Libération publié ce lundi
23 mai, Emmanuel Macron ferait "un bon président" pour 34% des
Français interrogés. Le ministre arrive à la deuxième place, juste après Alain Juppé qui récolte 45% des voix. Cette tendance se confirmait déjà lors d'un
précédent sondage Odoxa-Dentsu Consulting pour BFMTV. Ainsi, 58% des Français estimaient qu'Alain Juppé ferait un bon président et 52% voyaient Emmanuel Macron
prendre la tête de l'Élysée.
Et si le candidat à la primaire de la droite et le membre
du gouvernement se font la course, c'est parce que les Français estiment qu'ils
sont assez proches politiquement. Un sondage Odoxa pour iTélé posait la
question : "Selon vous, Emmanuel Macron est-il plus proche politiquement
de François Hollande ou d'Alain Juppé ?". 64% des personnes interrogées
penchaient pour l'ancien premier ministre, contre 35% pour le président de la
République.
C'est Juppé que je visais
Emmanuel Macron
Tout semble de plus en plus se concentrer autour d'Alain Juppé, à tel point que le maire de Bordeaux était le centre d'une dispute entre Manuel Valls et Emmanuel Macron à l'Assemblée nationale. Le Premier ministre lui reprochait une interview dans Sud-Ouest. Le locataire de Bercy y revendiquait n'être ni de droite ni de gauche. "C'est inacceptable. Pourquoi tu dis ça ?", lui demande alors Manuel Valls. Emmanuel Macron tente de calmer la colère du chef du gouvernement en lui répondant : "Je suis d'accord avec toi, c'est Juppé que je visais". "Mais alors dis-le ! Dis-le !", s'emporte le Premier ministre.
En plus de piller les potentiels électeurs de droite, il semblerait qu'Emmanuel Macron soit chargé d'une autre mission. Selon des informations dévoilées par Mediapart, le ministre de l'Économie et son mouvement politique pourraient être utile à François Hollande. À noter que le chef de l'État était au courant des intentions de son ministre. "Pour Macron, il ne s'agit pas d'une rampe de lancement pour la présidentielle. Emmanuel a procédé de manière totalement transparente. Il l'a dit, il soutient le Président et ce sera vrai jusqu'au bout. Pour François Hollande, cette démarche c'est donc de l'énergie en plus. Il y a lui aussi un intérêt particulier", expliquait un proche à l'Élysée dans les colonnes de Libération.
Même constat chez un député socialiste qui appuie le fait qu'Emmanuel Macron et François Hollande y trouvent leurs comptes : "Cela permettra au ministre de l'Économie de conserver son autonomie, de ne pas être prisonnier du paysage politique actuel. Aujourd’hui, François Hollande est en surplomb : pour gagner la présidentielle, il lui manque une base politique là où il gouverne, autrement dit au centre… Si le mouvement de Macron suscite de l’adhésion chez des gens aujourd’hui non politisés, il pourra donner des consignes de vote en 2017".
Selon Alain Duhamel, éditorialiste chez RTL, "c'est un scénario classique, la question est de savoir à qui il profitera. Si François Hollande se lance dans l'élection présidentielle, ce qui paraît de plus en plus vraisemblable, Emmanuel Macron n'ira pas mais fera campagne aux côtés du président sortant et cherchera à attirer vers lui ceux qui sans être de gauche, ne se sentent pas de droite. C'est une partie non négligeable des électeurs".
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